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Emmanuel KANT & Hercule PEYER-IMHOFF & Edmund BURKE & E. LAGENTIE DE LAVAÏSSE Observations sur le sentiment du beau et du sublime [avec] Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau

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Emmanuel KANT & Hercule PEYER-IMHOFF & Edmund BURKE & E. LAGENTIE DE LAVAÏSSE

Observations sur le sentiment du beau et du sublime [avec] Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau

Chez J. J. Lucet; Chez Pichon & Mme Depierreux, Paris 1796 et An XI [1803], in-8 (12,5x19,5cm), (4) 123 pp. ; xxxix ; 21-323 pp., deux textes reliés en un volume.


| Unique association des traductions françaises des deux premiers ouvrages philosophiques sur le concept du Sublime, inaugurant la plus importante réflexion sur l'esthétique de l'Histoire occidentale |
*

 

Rarissime édition originale de la première traduction française d'une œuvre philosophique de Kant et seconde traduction d'un texte kan­tien, les autres ne seront connus du public non-germanophone qu'au cours du XIXe siècle. Cette édition, dont l'originale allemande parut en 1764 à Königsberg sous le titre Beobachtungen über das Gefühl des Schönen und Erhabenen, est illustrée d'un portrait de l'auteur par J. Béniry dit Dubuisson.
Relié à la suite : seconde traduction française du texte de Burke, considéré comme le premier essai philosophique sur l'Esthétique, établie par E. Lagentie de Lavaïsse, après celle, critiquée, de l'abbé Des François en 1765. Elle est illustrée d'un portrait de l'auteur par Ma­riage. La première édition anglaise, intitulée A Philosophical Enquiry into the Origin of Our Ideas of the Sublime and Beautiful, est parue en 1757.
Reliure de l'époque en demi basane brune à coins de vélin, dos lisse orné de doubles filets dorés, plats de papier à la colle, gardes et contreplats de papier blanc, toutes tranches jaunes mouchetées de rouge. Quelques traces sur les gardes, rousseurs éparses plus pronon­cées sur quelques feuillets.
 

L'ouvrage de Kant contient les pre­mières observations du philosophe – qui n'avait jusqu'alors publié que des textes scientifiques – sur l'Esthétique et plus particulièrement le Sublime, concept qui acquerra toute sa portée dans Critique du jugement. Celle-ci, à l'instar du reste de l'œuvre du philosophe, ne sera traduite en français qu'au cours du XIXe siècle.
« Certes dès avant 1781, le nom de Kant n'était pas totalement inconnu à l'Univer­sité de Strasbourg où quelques étudiants et professeurs l'avaient cité dans leurs re­cherches ou dans leurs cours, et les tra­vaux de l'Académie de Berlin, contenant des mémoires d'adversaires résolus du kantisme, n'étaient pas complètement ignorés en France, mais il faut attendre la Révolution française et même la fin de la Convention et le début du Directoire, c'est-à-dire près de quinze ans après la parution de la Critique de la Raison pure, pour qu'en France on commence à parler de Kant et de son œuvre. » (Jean Ferra­ri, « L'œuvre de Kant en France dans les dernières années du xviiie siècle » in Les Études philosophiques n° 4, Kant (oc­tobre-décembre 1981), pp. 399-411).
Si Kant est incontestablement celui qui institue l'Esthétique comme dis­cipline essentielle de la philosophie moderne, il doit au manifeste empi­riste d'Edmund Burke, les origines mêmes de sa réflexion, et plus par­ticulièrement la distinction entre le Beau et le Sublime. Toutefois, alors que Burke considérait le sublime comme une « terreur délicieuse », produit suprême de l'œuvre d'art, Kant – admirateur de sa philosophie – dépassera cette considé­ration, définissant le Sublime comme « ce qui est absolument grand », la terreur étant la conséquence de la confrontation de la raison humaine à l'illimité.
Pertinente et précoce association des deux premières définitions mo­dernes du Sublime et fondements de la philosophie esthétique, réali­sée par un érudit conscient des dé­bats philosophiques de son époque.

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