ANONYME
Regla y constitutiones de la cofradia del Sanctissimo sacramento de la yglesia de San Christoval de Granada - Manuscrit autographe enrichi de trois grandes enluminures
S.n., s.l. [Grenade] 1569, in-folio (21,5x30,5cm - marge haute : 35mm, marge basse : 50mm, marge intérieure : 30mm, marge extérieure : 40mm) , 31 ff., relié.
Manuscrit sur vélin de 31 feuillets : 50 pages de texte réglées et lignées et 3 pleines pages enluminées en couleurs et rehaussées à la feuille d'or ; les quatre derniers feuillets ont été numérotés et en partie réglés mais demeurent vierges. Ex-libris manuscrit de l'époque sur la première garde. Manuscrit entièrement rédigé en espagnol, en calligraphie caroline très lisible et d'une grande régularité, sur 24 lignes.
Le manuscrit commence par trois pages de sommaire, répertoriant les 24 chapitres sous le titre
Regla y constitutiones de la cofradia del Sanctissimo sacramento de la yglesia de San Christoval de Granada. Une lettrine en rouge et bleu, alinéas et pagination en rouge. Une petite note marginale à l'encre rouge et un petit croquis à l'encre noire en marge intérieure. Le verso de la dernière page du sommaire a été réglé et ligné de rouge mais n'a pas été rempli. Se succèdent ensuite les trois enluminures à pleine page. La première représente la cène (au recto de l'un des feuillets), la deuxième l'arbre de Jessé (au verso de ce même feuillet) et la troisième Saint-Christophe portant l'enfant Jésus (au recto du feuillet suivant). Le verso de l'enluminure présente un court texte manuscrit expliquant que ces règles sont celles de la confrérie et fraternité du Saint Sacrement, instituée en l'église Saint-Christophe de Grenade le 1
er mai 1568. Vient ensuite le « prohemio », prologue rédigé sur deux pages et demi, dans lequel la confrérie prête serment, il démarre sur une imposante lettrine rouge et bleue. Les chapitres s'enchaînent directement à la suite, et présentent chacun une petite lettrine soignée. Les termes importants, tracés à l'encre rouge, permettent un repérage rapide dans le texte. Une longue annotation manuscrite en marge extérieure du feuillet 24. Lesdites règles occupent vingt-trois feuillets réglés et lignés à l'encre rouge.
Le feuillet 27 affiche deux privilèges manuscrits. Nous ne sommes pas parvenus à lire la signature du premier, en date de mai 1569, présentant un paraphe très volubile. Le second, plus tardif (mai 1596) est signé par Justino Antolinez de Burgos (1557-1637), alors aumônier royal chargé d'une grande inspection des pavillons ecclésiastiques. Une longue note manuscrite de l'époque au dos du feuillet 24.
Reliure de l'époque en plein veau blond, dos à quatre nerfs orné de roulettes et fleurons dorés, filet doré en encadrement des plats, petits fleurons dorés en écoinçons et fleuron doré plus important frappé au centre des plats. Un fermoir conservé. Quelques très habiles restaurations et reprises de dorure, quasiment invisibles.
Le manuscrit se constitue des chapitres suivants :
Tabla de los capitulos desta Regla
El prohemio desta Regla
Capitulo I de los officiales que de auer en esta cofradía
Capitulo II de como y quando se ande elegir los officiales
Capitulo III como y quando sea tomar cuenta al mayordomo
Capitulo IIII de la obediencia que sea detener al priostre y como a de estar esta Regla en su poder
Capitulo V como y quando sean de hacer los cabildos. Generales y de officiales.
Capitulo VI que ningun cofrade diga palabras del comedidas ni descorteses a otro estando en cabildo ni en ningun ayuntamiento
Capitulo VII como sean de recibir los cofrades y que ande pagare entrada
Capitulo VIII de los que no sean de recibir en esta cofradía si no con cierta condiciones
Capitulo IX de lo que a de pagar cada hermano de luminaria cada un año
Capitulo X de la sera que a de aver en el arca de la cofradía y a los tiempos que sea de encender
Capitulo XI de la orden que se a de tener en el acompañar el sanctissimo sacramento
Capitulo XII de como y quando se a de hacer la fiesta del sanctissimo sacramento
Capitulo XIII de la missa del mes como y quando se a de decir
Capitulo XIIII de la fiestas de nostra señora y de Sanct Christoval
Capitulo XV de como se a de pedir pa la será del sanctissimo sacramento
Capitulo XVI como sean de visitar los enfermos
Capitulo XVII que ninguno blasfeme el nombre de dios nostro señor ni Jure
Capitulo XVIII que ningún cofrade emplaze a otro cofrade
Capitulo XIX que a de aver un muñido va que a ser obligado
Capitulo XX de como sean de hacer los enterramientos y que an de rezar los hermanos
Capitulo XXI de los sufragios que sean de hazer por los hermanos y hermanas que fallescieren
Capitulo XXII de como sea de prestar el paño a los hermanos
Capitulo XXIII de como an des er obligados los hermanos y hermanas a hazer una manda a la cofradia
Capitulo XXIIII de como sean de aumentar y disminuir las hordenacas
Notre exemplaire présente trois spectaculaires enluminures à pleine page, réalisées à la gouache et rehaussées à l'or.La première représente la Cène. Jésus-Christ y institue l'Eucharistie en prononçant la phrase : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang. » Autour d'une table sur laquelle se trouvent du poisson et du pain, se tiennent les apôtres et Jésus auréolé et bénissant. Ce motif devient un thème majeur de l'art chrétien au cours de la Renaissance, comme en témoigne cette peinture.
La deuxième peinture figure l'Arbre de Jessé qui symbolise la généalogie de Jésus depuis Jessé (« Xese »), représenté sous les traits d'un vieil homme allongé. Conformément à la tradition iconographique, un arbre sort de son flanc, dont les principales branches portent certains des ancêtres de Jésus, ici : Zacharie, Jérémie, David, un roi non identifié, et au sommet, Marie, qui, dans une mandorle, tient l'Enfant.
La troisième illustration met en scène Saint-Christophe – patron de l'église de Grenade à laquelle est rattachée la Confrérie du Saint-Sacrement – tel qu'il est communément représenté, un enfant sur l'épaule. Cette iconographie se rapporte au passage de la Légende dorée au cours duquel Christophe aide un garçonnet à franchir un fleuve. Pendant la traversée, l'enfant se fait de plus en plus lourd et le fleuve de plus en plus menaçant : « Enfant, tu m'as exposé à un grand danger, dit le texte, et tu m'as tant pesé que si j'avais eu le monde entier sur moi, je ne sais si j'aurais eu plus lourd à porter. » L'enfant lui répondit : « Ne t'en étonne pas, Christophe, tu n'as pas eu seulement tout le monde sur toi, mais tu as porté sur les épaules celui qui a créé le monde : car je suis le Christ ton roi, auquel tu as en cela rendu service ; et pour te prouver que je dis la vérité, quand tu seras repassé, enfonce ton bâton en terre vis-à-vis de ta petite maison, et le matin tu verras qu'il a fleuri et porté des fruits. » Cette illustration a la particularité d'être ornée, de chaque côté, d'un riche encadrement illustré sur fond doré typique des manuscrits médiévaux, représentant des sphinges ainsi que plusieurs végétaux anthropomorphes.
Ces enluminures témoignent de l'influence des artistes maniéristes italiens sur les peintres espagnols. On y retrouve la même grâce serpentine des figures, la même emphase dans les drapés (notamment dans la Cène) et une palette très similaire, aux tons aussi délicats qu'éclatants.
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