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Albrecht DÜRER Alberti Dureri clarissimi pictoris et geometræ. De sym[m]etria partium in rectis formis hu[m]anorum corporum

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Albrecht DÜRER

Alberti Dureri clarissimi pictoris et geometræ. De sym[m]etria partium in rectis formis hu[m]anorum corporum

In aedib. viduae Durerianae [Hieronymus Andreae], Norimbergae [Nürimberg] 1532, in-folio (20,5x32cm), (80) f. - Signatures : A-E⁶, F⁴, G-N⁶, O⁴, relié.


Édition originale de la traduction latine établie par Joachim Camerarius l'Ancien, l'ouvrage a paru en allemand en 1528 sous le titre Vier Bücher von menschlicher Proportion. Notre édition contient les deux premiers livres, les deux suivants seront publiés en 1534 sous le titre De varietate figurarum et flexuris partium ac gestibus imaginum. Il faudra attendre 1557 pour que la traduction française de Louis Meigret voie le jour.
Notre édition est illustrée de 85 grands bois hors-texte et de beaucoup d'autres petits in-texte, les mêmes que ceux employés dans l'édition originale allemande. Page de titre présentant le célèbre monogramme de Dürer. Texte en gothique. Le dernier feuillet blanc, manquant dans la plupart des exemplaires, est ici présent. Exemplaire grand de marges, d'une grande fraîcheur.
Reliure postérieure en plein vélin à lacets.
Très bel exemplaire du plus recherché des ouvrages techniques d'Albrecht Dürer.
Les illustrations nécessitèrent l'examen de plusieurs centaines de modèles hommes, femmes et – chose plus rare pour l'époque – enfants. De ces analyses extrêmement précises résultèrent d'impressionnants dessins anthropométriques montrant le corps humain dans son ensemble, mais également en détails (mains, pieds, têtes...). Chaque dessin, quadrillé ou coté en marge permet une reproduction facile des modèles, l'ouvrage étant destiné à éviter les erreurs de proportions chez les jeunes artistes.
La traduction latine de Joachim Camerarius – humaniste et proche ami de l'auteur – eut à l'époque un rôle primordial : elle conféra à l'œuvre de Dürer, jusqu'alors rédigée dans un allemand archaïque, une importante audience ; sans Camerarius, Michel-Ange n'aurait par exemple jamais eu connaissance de la théorie des proportions de Dürer.
Dürer – dont le parrain Anton Koberger édita en 1493 La Chronique de Nuremberg – fréquenta très tôt le monde de l'impression et de la gravure et contrairement à son contemporain florentin Léonard de Vinci qui ne publia rien, il donna pour sa part plusieurs traités théoriques. C'est à l'occasion d'un voyage en Italie en 1494 qu'il rencontre Jacopo de'Barbari (1445-1516) qui l'initie au rôle des mathématiques dans la perspective et à l'étude des proportions du corps humain. De retour en Allemagne, il ouvre un atelier, devient peintre de l'empereur Maximilien Ier de Habsbourg et intègre le Grand Conseil de la ville de Nuremberg. La reconnaissance est complète et Dürer devient alors un artiste internationalement connu, au savoir et à la capacité de réflexion appréciés.
Dans les dernières années de sa vie, n'abandonnant pour autant pas les arts picturaux, Dürer, encouragé par ses amis humanistes, passe la plupart de son temps à écrire. Déterminé à laisser à la postérité le fruit de ses longues réflexions théoriques, il publie plusieurs traités : Instruction sur la manière de mesurer (1525), Instruction relative aux fortifications des bourgs, villes et châteaux (1527) et enfin Traité des proportions du corps humain (1528).
En totale adéquation avec les considérations artistiques de la Renaissance, le dessein de cet ultime traité est d'établir une base scientifique (géométrique et arithmétique) appliquée à l'esthétique et de fournir ainsi des directives pratiques visant à atteindre la perfection anatomique.
Véritable testament artistique, cet ouvrage emblématique aura une influence considérable sur l'histoire de l'art occidental.
 

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