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Renée VIVIEN Poème autographe à Kérimé "Que la volupté est triste...!" [Paroles soupirées]

6 000 €

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Renée VIVIEN

Poème autographe à Kérimé "Que la volupté est triste...!" [Paroles soupirées]

Constantinople s.d. (1907), 21x27cm, 1/2 page et quelques lignes sur un feuillet.


Poème autographe intitulé "Que la volupté est triste...!", dédié et offert à Kérimé. Une demi-page rédigée à l'encre noire sur un feuillet à en-tête du Péra-Palace & Summer-Palace de Constantinople, soit un total de 15 vers en alexandrins.
Le poème a été publié sous le titre "Paroles soupirées" dans Flambeaux éteints (Edward Sansot & Cie, 1907). Cette première version manuscrite comporte plusieurs variantes avec le texte imprimé. Certains vers ont même totalement été abandonnés : "Pareille au chant brisé qui vient nous décevoir, / Avec les cierges d'or allumés dans le soir"

Quelle tristesse après le plaisir, mon amie,
Quand le dernier baiser, plus triste qu'un sanglot,
S'échappe en frémissant de ta bouche blêmie,
Et que, mélancolique et lente, sans un mot,
Tu t'éloignes à pas songeurs, ô mon amie !
 
Pareille à la douleur des adieux, dans le soir,
L'angoisse qui vient de la volupté lasse !
Pareille au chant brisé qui vient nous décevoir,
Pareille au noir cortège impérial qui passe
Avec les cierges d'or allumés dans le soir...
 
Et je te sens déçue et je me sens lointaine...
Nous demeurons, avec les yeux de l'exilé,
Suivant, tandis qu'un fil d'or frêle nous enchaîne,
Du même regard las notre rêve envolé...
Autre déjà, tu me souris, déjà lointaine...



Considérée comme une oeuvre littéraire à part entière, l'importante correspondance de Renée Vivien à Kérimé est parsemée de très rares poèmes qui subliment toute la passion amoureuse de la poétesse pour sa muse orientale. 

« Au printemps 1904, Vivien reçut une lettre inattendue. Une mystérieuse jeune femme turque, habitant Constantinople et qui signait Kérimé Turkhan-Pacha, lui parlait avec enthousiasme d'un livre d'elle qu'elle venait de lire. […] Intriguée en même temps que flattée, Vivien répondit à l'inconnue […] Cette lettre allait être suivie de plus d'une centaine d'autres et de dizaines de cartes postales à Kérimé Turkhan-Pacha. […] Lorsque, pendant l'été 1905, Vivien fera en compagnie de Natalie Barney un pèlerinage à Lesbos, elle tiendra absolument à s'arrêter à Constantinople pour faire la connaissance de la romanesque (ainsi se l'imaginait-elle) Kérimé. Elle la reverra à plusieurs reprises, toujours à Constantinople, et leur correspondance se poursuivra jusqu'en 1908. Née en 1876, Kérimé Turkhan-Pacha appartenait à la haute société de Constantinople. Très cultivée, élevée à la française, elle brillait dans les salons de la capitale ottomane. Elle s'y distinguait par une réelle beauté […]. Cette séduisante créature, que Vivien devait s'imaginer alanguie sur des coussins dans l'ombre d'un harem du Bosphore, avait épousé vers 1900 un Turc bien plus âgé qu'elle, Turkhan-Pacha. […] Devenue veuve, Kérimé vécut à Paris, où elle aura l'occasion de fréquenter Natalie Barney, puis mourut à Athènes en 1948. Mondaine et fort belle, [...] Kérimé appartenait à l'élite turque [...] dont les femmes commençaient à changer de mentalité. Tout comme les Désenchantées de Loti [...] Kérimé supportait difficilement les anciens usages de son pays. « J'étais très jeune et j'étais cloîtrée et n'aspirais qu'à mordre à tous les fruits défendus », avouera-t-elle à Le Dantec. […] Kérimé représentait pour Vivien le mirage de l'Orient, qui avait déjà fasciné tout le XIXe siècle : Chateaubriand, Delacroix, Nerval, Flaubert, Loti, Barrès… [Le] romantisme turc imprégnait alors la littérature française. Jean Lorrain avait publié en 1898 La Dame turque (autre femme de pacha…) et Loti allait, en 1906, publier son fameux roman Les Désenchantées. » (J.-P. Goujon, Tes blessures sont plus douces que leurs caresses)
Cette superbe élégie à sa "sultane du Bosphore" reprend tous les éléments de cette mythologie esthétique dans une superbe réappropriation sapphique des langueurs et de la sensualité de l'Orient fantasmé.

D'une insigne rareté, les manuscrits à ses amantes de cette icone du lesbianisme moderne sont absents de la plupart des collections publiques, à l'exception notable du fonds Jacques Doucet, qui possède neuf poèmes de Vivien à Natalie Clifford Barney. 
Seuls quatre poèmes manuscrits à Kérimé sont connus à ce jour.

Provenance : Kérimé Turkhan-Pacha.

6 000 €

Réf : 78723

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