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Francis COLLINGWOOD & John WOOLLAMS Le cuisinier anglais universel, ou le nec plus ultra de la gourmandise

4 000 €

Réf : 84234

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Francis COLLINGWOOD & John WOOLLAMS

Le cuisinier anglais universel, ou le nec plus ultra de la gourmandise

Tardieu, Paris 1810, 13,5x22cm, 2 volumes reliés.


| Le seul ouvrage de cuisine étranger traduit en français au XIXe siècle |
*

Rare édition originale de la traduction française.
Ouvrage illustré de 2 frontispices et 12 planches numérotées reliées en fin du second volume.
Petit manque au coin supérieur droit et une restauration marginale de la page de faux-titre du premier volume. Quelques rares rousseurs sans gravité, une auréole claire en marge droite de chacune de 12 gravures en fin du second volume.
Reliures en demi maroquin de Russie rouge, dos lisses ornés d'arabesques romantiques dorées, plats de papier marbré, accrocs et frottements sur les plats et les coupes, coins émoussés.
Le livre parut sous le titre The Universal Cook à Londres en 1792 ; sa quatrième édition est traduite en français et publiée en 1810.
Le cuisinier Universel est l'œuvre de deux célèbres chefs Francis Collingwood et John Woollams ayant officié dans les établissements les plus réputés du Strand de Londres : la London Tavern et The Crown and Anchor, connus pour servir les parlementaires du Whig-club. 

Cet ouvrage compte parmi les rares exemples d'incursions de la cuisine britannique dans la culture gastronomique française qui exercera encore longtemps une hégémonie quasiment incontestée.



Sa publication était considérée comme une curiosité dans le milieu culinaire français, comme l'indique la préface de l'éditeur ; elle également vue comme une véritable prise de risque selon le grand bibliographe Oberlé : « Admirons le courage de l'éditeur Tardieu, qui, en 1810, à une époque où nous n'avions pas d'ennemis plus détestés que les Anglais, osa faire traduire un livre chantant les fastes culinaires de la perfide Albion ». Cette rare publication répondait cependant à une demande d'un public de gastronomes anglophiles : il n'est pas anodin que l'un des premiers restaurants de luxe parisiens ait été baptisé La Grande Taverne de Londres en raison du renom attaché, dès la fin du XVIIIe siècle, à la restauration telle qu'elle était pratiquée en Angleterre, et pour les plats que l'on y servait. L'ouvrage arrive en effet dans le contexte d'une France post-révolutionnaire, où la cuisine sort du milieu aristocratique. Les anciens cuisiniers au service de nobles désormais émigrés ouvrent des restaurants, où ils développent, à l'image de leurs confrères anglais, une véritable « science culinaire ».
Les recettes qui le composent illustrent les changements dans la culture culinaire anglaise au tournant du XIXe siècle. La hiérarchie du prestige, tenue jusqu'alors par la cuisine française avec ses rôts et potages, cède la place aux puddings et aux tartes. On recense seulement quatorze préparations « à la française » : fricandeau, canard, mauviettes, sole, turbot, biscuits, « selle de mouton [pullets] à la Saint-Menehould », « soupe lorraine »… La ville de Londres a remplacé la cour comme centre et moteur, et ses chefs cuisiniers donnent désormais le ton.
Une très rare apparition de la cuisine anglaise dans la gastronomie française, durant une période d'intenses hostilités entre les deux pays sous l'Empire.
 

4 000 €

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