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Edition Originale

Jean Ignace Isidore Gérard GRANDVILLE Les métamorphoses du jour

Jean Ignace Isidore Gérard GRANDVILLE

Les métamorphoses du jour

Chez Bulla, à Paris 1829, 33x25cm, relié.


édition originale de cette suite complète comprenant 73 planches rehaussées en couleurs dont les deux planches interdites de publication en France : « Famille de scarabées » et « Une bête féroce ». Les planches interdites sont très rarement jointes. Notre exemplaire contient plusieurs planches de l’édition bilingue français-anglais (n°33, 34, 35, 37, 38, 39, 40, 41 et 43). Deux planches (n°12 et 14) présentent des légendes non répertoriées par Vicaire.
Reliure à la bradel en plein papier caillouté à la cuve, dos lisse orné de double filet doré plusieurs fois répété, pièce de titre en maroquin rouge, quelques discrètes restaurations principalement aux coins, reliure de l’époque.
Quelques rares rousseurs.
C’est en 1829 à l’âge de vingt-six ans que Jean-Ignace Isidore Gérard, dit Grandville (1803-1847), publie en livraisons chez Bulla ses Métamorphoses du jour. Le livre illustré, en ce début de XIXème siècle, connaît un essor considérable, grâce notamment à la progression des techniques de la lithographie et de la gravure sur bois de bout. Le jeune artiste, totalement inconnu du public, donne naissance à d’étranges créatures hybrides, mi-hommes mi-animaux, qui le propulsent sur le devant de la scène artistico-satirique française. Le dessinateur adopte alors un style qui ne le quittera plus tout au long de sa carrière et qui fera de lui l’un des plus grands illustrateurs du XIXème siècle.
Grandville, proche des milieux républicains radicaux, grime sous couvert de zoomorphisme les bourgeois de la classe moyenne parisienne sous le régime de Charles X et pointe du doigt les travers d’une société écrasée par le poids d’une crise économique et idéologique. Les caricatures de Grandville déplaisent à Thiers qui fera promulguer en 1835 une loi exigeant une autorisation préalable à la publication des dessins satiriques. Deux des planches des Métamorphoses du jour seront d’ailleurs interdites de publication en France car jugées anticléricales ou trop politisées. Mais Grandville, fort de son succès dès les premières livraisons de ses planches, fait aussi des envieux et ses dessins se voient régulièrement copiés. Il blâme ses plagiaires dans l’une des scènes de ses Métamorphoses, les croquant sous les traits d’oiseaux.
Annie Renonciat, dans sa biographie consacrée à Grandville remarque : « Pourtant la métaphore animale – que Grandville parvient avec talent à traduire dans le domaine plastique en dotant les bêtes de vêtements humains – trahit plutôt un ‘‘œil de lynx’’ : elle met en scène une vision perçante et pessimiste des hommes propre à cette démarche dépréciative de la caricature qui dégrade sa cible du divin au commun, du symbole à l’anecdote, de l’humain à l’animal. » (La vie et l’œuvre de J. J. Grandville, 1985). Cependant, la qualité picturale du trait de Grandville qui allie expressivité et esthétique, le distingue de ses confrères qui se focalisent sur la caricature d’exagération. Au contraire, Grandville s’inscrit dans la lignée des fabulistes et, par la forme allégorique, se fait peintre de caractères.
Cette technique d’assimilation de l’homme et de la bête va de pair avec l’émergence de la physiognomonie, courant « scientifique » inspiré des travaux du Suisse Johann Kaspar Lavater (1741-1801) fondés sur l’observation systématique de similitudes entre les faciès humain et animal. Les adeptes de cette méthode prétendaient pouvoir lire immédiatement les mœurs et le caractère d’un individu grâce aux traits de son visage.
La science occupe une part importante de l’œuvre de Grandville qui déclarait « Je n’ai vu les animaux que dans Buffon, c’est là que je les étudie ». On constate aisément cette influence par la grande précision du trait qui érige son auteur en véritable naturaliste et donne naissance à une incroyable « zoologie politique » (Philippe Kaenel).
L’un des principaux attraits des Métamorphoses du jour réside donc dans leur aspect composite, comme le relève Anne Renonciat : « fondées sur l’hybridation de l’homme et de l’animal, [Les Métamorphoses] renouvelèrent les formes et les messages traditionnels de la caricature en conjuguant les héritages de la satire sociale et politique et les apports culturels et scientifiques de l’époque » (« Métamorphoses des ‘‘métamorphoses’’ de Grandville » in L’Œil écrit. Études sur les rapports entre texte et image, 1800-1940, Slatkine, 2005).
Très rare exemplaire complet du premier ouvrage de Grandville, l’un des maîtres incontestables de la caricature satirique française.

VENDU

Réf : 55895

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