Librairie Le Feu Follet - Paris - +33 (0)1 56 08 08 85 - Nous contacter - 31 Rue Henri Barbusse, 75005 Paris

Livres anciens - Bibliophilie - Œuvres d'art


Vente - Expertise - Achat
Les Partenaires du feu follet Ilab : International League of Antiquarian Booksellers SLAM : Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne
Recherche avancée
Inscription

Conditions de vente


Moyens de paiement :

Paiement sécurisé (SSL)
Chèques
Virement bancaire
Mandats administratifs
(Musées et Bibliothèques)


Délais et tarifs de livraison

Conditions générales de vente

Autographe, Edition Originale

Paul VERLAINE Manuscrit autographe complet signé de Paul Verlaine d'une des "Chroniques de l'hôpital" : le lieu de misère partagée du poète et de l'ouvrier

14 000 €

Réf : 60481

Commander

Réserver

Poser une question

Paul VERLAINE

Manuscrit autographe complet signé de Paul Verlaine d'une des "Chroniques de l'hôpital" : le lieu de misère partagée du poète et de l'ouvrier

Paris s.d. [1890], 21,3x14cm, 3 pages in-8 au verso de 4 feuillets de l'Assistance publique de Paris.


Manuscrit autographe complet signé de Paul Verlaine d’une des Chroniques de l’hôpital, 90 lignes serrées à l’encre noire, au verso de feuillets de l’Assistance publique de Paris.
Chronique de l’une des hospitalisations de Paul Verlaine, se produisant entre septembre 1889 et février 1890. La mention « III » a été rayée au crayon bleu de typographe. Dans leur recueil définitif, le texte se trouve en effet en seconde position. Dans la version publiée par Le Chat noir, le 5 juillet 1890, on ne constate pas de variante avec notre manuscrit. Il s’agit donc du dernier état du texte remis à l’imprimeur.
Jacques Borel situe la rédaction de cette chronique lors d’un passage à l’hôpital Cochin en juin 1890. Verlaine a passé de longs jours hospitalisés au cours de sa vie et plus particulièrement à cette époque. Durant ces séjours, il compose les Chroniques de l’Hôpital, des poèmes en prose en huit parties. Il y mêle l’anecdote, les observations de la vie des malades ainsi qu’une fine analyse poétique du milieu hospitalier.
Verlaine débute par un constat troublant et désabusé : « Décidément, tout de même, il noircit l’Hôpital, en dépit du beau mois de juin [...] Oui, l’Hôpital se fait noir malgré philosophie, insouciance et fierté. » Malgré le beau temps, la rigidité du système, la misère et la maladie assombrissent la vision du poète : « Réprimons toutes objections sous peine d’expulsions toujours dures, même en ce mois des fleurs et du foin, des jours réchauffants et des nuits clémentes, pour peu que l’on loge le diable dans sa bourse et la dette et la faim à la maison.»
La sortie, par expulsion ou pour guérison et la vie à l’extérieur n’offrent pas plus de réconfort que le séjour : « Évidemment nous sortirons tôt ou tard, plus ou moins guéris, plus ou moins joyeux, plus ou moins sûrs de l’avenir, à moins que plus ou moins vivants. Alors nous penserons avec mélancolie [...] à nos souffrances morales et autres, aux médecins inhumains ou bons. » Un sentiment déjà éprouvé lors de ce qu’il appelle « mes entractes », temps où il n’est pas hospitalisé.
Car à la sortie de l’hôpital, c’est une vie de misère qui l’attend, malgré sa reconnaissance déjà acquise. Sa misère, Verlaine la met en parallèle de celle de la classe ouvrière qui partage ses séjours dans des hôpitaux. Le poète appelle à la résignation ses « frères, artisans de l’une et de l’autre sorte, ouvriers sans ouvrage et poètes... avec éditeurs, résignons-nous, buvons notre peu sucrée tisane ou ce coco, avalons bravement qui son médicament, qui son lavement, qui sa chique! Suivons bien les prescriptions, obéissons aux injonctions, que douces nous semblent les injections et suaves les déjections, et réprimons toutes objections ». Avec eux, le poète souhaite profiter de la beauté du mois de juin en reprenant deux vers de la Chanson sentimentale de Xavier Privas : « Nous nous plairions au grand soleil. Et sous les rameaux verts des chênes, nous, les poètes, aussi bien qu’eux, les ouvriers, nos compagnons de misère. » Égaux devant le malheur, qu’ils soient actifs ou oisifs, pourraient-ils ressentir de la nostalgie une fois dehors : « Et peut-être un jour regretterons-nous ce bon temps où vous travailleurs, vous vous reposiez, où nous, les poètes, nous travaillions, où toi l’artiste, tu gagnais ton banyuls et tes tods ? »
Malgré cette rêverie, Verlaine est « las de tant de pauvreté (provisoirement, croyez-le, car si habitué, moi, depuis cinq ans!)» et il conclut, amer par le constat d’une médecine moderne sans humanité : « l’Hôpital avec un grand H, l’idée atroce, évocatrice d’une indicible infortune, de l’Hôpital moderne pour le poète moderne, qui ne peut, à ses heures de découragement, que le trouver noir comme la mort et comme la tombe et comme la croix tombale et comme l’absence de charité, votre Hôpital moderne tout civilisé que vous l’ayez fait, hommes de ce siècle d’argent, de boue et de crachats!»

14 000 €

Réf : 60481

Commander

Réserver