Maurice BLANCHOT
André Gide et Goethe. Manuscrit autographe
1943, 3 feuillets in-8 (21,2 x 13,6 cm) paginés, en feuilles.
Manuscrit autographe de l'auteur de 5 pages in-8 publié dans le numéro du 3 février 1943 du
Journal des Débats, repris, légèrement modifié, dans
Faux Pas (1943).
Manuscrit recto-verso complet, à l'écriture très dense, comportant de nombreux ratures, corrections et ajouts.
Chronique parue à l'occasion de la publication du
Théâtre de Wolfgang von Goethe dans la « Pléiade » avec une introduction d'André Gide.
Maurice Blanchot avait consacré dans les pages du
Journal des débats une première étude à André Gide en novembre 1942 ; à propos des
Nourritures terrestres, dont il louait « la grandeur authentique », il écrivait alors, dans une forme de réhabilitation : « Cet ouvrage n'est pas seulement un essai dans un sens impersonnel, un essai sur quelque chose, à propos de quelque chose, mais un essai de l'auteur sur lui-même, où il s'essaie par l'intermédiaire de pensées et d'images, où, en se donnant dans une complète adhésion à une certaine vue du monde, il entreprend une expérience dont il est le sujet, dont il accepte aventureusement le risque et qui ne peut pas le modifier d'une certaine manière. »
Cette nouvelle étude est l'occasion pour Blanchot de revenir à Gide, cet auteur
« si divers quoique si fidèle » à lui-même, et à l'étonnement que lui a causé sa préface au
Théâtre de Goethe parue dans la « Pléiade » :
« Ce qu'André Gide voit dans Goethe, ce n'est pas le devenir infiniment riche d'une existence qui a su être quantité d'êtres et tant de choses tout en étant de plus en plus elle-même, mais ce qu'il y a de plus stable, d'un peu guindé dans l'éternel, la figure mythique glorifiée par Eckermann ; ce qu'il admire, ce n'est pas le Titan qui cherche à étreindre plus qu'il n'est, qui veut tout sans se perdre, c'est le vieillard solennel des dernières années, devenu le modèle de l'univers et préoccupé de tirer de chaque chose une leçon. » C'est aussi l'occasion d'écrire sur Goethe, étudié à l'Université de Strasbourg, et sur lequel Blanchot reviendra notamment dans un article publié en 1950 dans
L'Observateur et intitulé « Le Compagnon de route ».
Intéressante lecture des liens unissant Gide à Goethe.