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Autographe, Edition Originale

Maurice BLANCHOT Adolphe ou le malheur des sentiments - Manuscrit autographe.

2 300 €

Réf : 48345

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Maurice BLANCHOT

Adolphe ou le malheur des sentiments - Manuscrit autographe.

1946, 9 feuillets in-8 (20,9 x 13,7 cm) foliotés , en feuilles.


Manuscrit autographe de l'auteur de seize pages et demi in-8 publié dans le numéro 20 (octobre 1946) de L'Arche et repris, légèrement retouché, dans La Part du Feu (1949).
Manuscrit recto-verso complet, à l'écriture très dense, comportant de nombreux ratures, corrections et ajouts.
 
L'Adolphe de Benjamin Constant, qui fut l'un des prestigieux collaborateurs du Journal des débats à l'époque de sa grandeur, intéresse Maurice Blanchot au moment même où celui-ci débute une relation passionnée avec Denise Rollin, ancienne maîtresse de Georges Bataille. Plus encore, « Adolphe ou le malheur des sentiments vrais » est un des rares textes de Blanchot ainsi consacré au désir amoureux : « On trouve presque à chaque page dans Adolphe la description des sentiments dont la cause a beau se renverser, tout les renvoie à eux-mêmes, tout en confirme la fatalité. C'est que le point est atteint où la diversité des évènements et tout l'infini du monde répètent inlassablement le mouvement en cercle dans lequel s'est enfermé le cœur avide de vérité. »
Afin d'étayer son analyse, Blanchot choisit de comparer l'approche de Constant à celle d'autres écrivains, et notamment à celle de Proust dans la Recherche : « […] Proust ne désire pas cette absence comme le mouvement de toute communication, ainsi que le fait Constant : il ne la désire même pas, mais c'est elle qui lui rend un être désirable en le faisant souffrir de ne pouvoir l'atteindre. […] Proust aime parce qu'il souffre, et il souffre de sentir tout ce qu'il y a d'absence dans une présence toujours fuyante ; mais c'est aussi, à cause de cette absence, que cette présence fonde des rapports véritables. Constant commence à aimer lorsqu'un être particulier éclaire, aimante tout le vide qui le sépare des autres et que la possession est loin de restituer sous la forme de l'inconnu. Dès que, par un engagement trop exigeant, la possibilité de ses relations avec tous qu'il a voulu vivre avec une personne unique est épuisée, il étouffe, il succombe. Il a besoin d'être libre, mais il est toujours lié. » Le biographe de Blanchot verra dans cette conception d'Adolphe le reflet de ses propres sentiments à l'égard de Denise Rollin (BIDENT Christophe, Maurice Blanchot : partenaire invisible, p. 275).
 
Belle étude sur la passion et le désir à travers l'œuvre de Benjamin Constant.

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