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Jacques-Emile BLANCHE (Serge de DIAGHILEW) Manuscrit autographe signé de l'éloge funèbre de Serge Diaghilev

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Jacques-Emile BLANCHE (Serge de DIAGHILEW)

Manuscrit autographe signé de l'éloge funèbre de Serge Diaghilev

[s.d.] fin 1929 ?, 20x25,3cm, en feuillets.


Manuscrit autographe signé du peintre et écrivain Jacques-Emile Blanche, intitulé « Serge de Diaghileff ». 5 feuilles rédigées à l'encre noire, avec de nombreuses corrections en bleu. Foliotation autographe à l'encre noire, et foliotation postérieure au crayon bleu. Le feuillet 4, initialement en deux parties, a été assemblé à l'aide d'un morceau d'adhésif collé au verso. Passages biffés et corrections. 

Très bel éloge funèbre de Jacques-Emile Blanche à son ami Serge Diaghilev, directeur des célèbres Ballets Russes.
Le peintre et écrivain Jacques-Emile Blanche rend hommage au génie de Serge Diaghilev, peu après sa disparition à Venise en 1929. Choisi comme « parrain » des Ballets Russes, le peintre suivit avec attention l'action du chorégraphe comme régénérateur des arts scéniques et applaudit Le Sacre du printemps de Stravinski. Il réalisa également de nombreux portraits des danseuses des Ballets russes, qu'il présenta en 1912 à la Biennale de Venise.
Au début du siècle, la compagnie de Diaghilev « les Ballets russes », avait en effet ébloui tous les publics européens par un art riche et vivace qui, de forme nouvelle en forme nouvelle, resta pendant vingt ans à l'avant-garde.  Le peintre se souvient de sa première rencontre avec Diaghilev, personnage au charme incontestable : « j'éprouvai qu'on ne pouvait lui résister. Son autorité, ses caprices d'enfant gâté, on les subissait, tant son intelligence éclatait dans ses paroles d'adolescent. Il ressemblait, alors, assuraient ses compatriotes, au Tzar Alexandre Ier ». Il revient sur l'existence troublée de l'impresario et ses éblouissants succès avec les Ballets Russes : « Eh quoi ! vingt ans d'expériences, vingt ans d'incomparables spectacles – et la perfection d'une technique de plus en plus déconcertante, ne nous conseilla-t-il pas d'accorder crédit illimité à notre cher ami, le plus artiste des hommes – et somme toute, le plus sûr de soi-même, malgré l'extravagance, le paradoxe de la vie qu'il menait et qu'il imposait à sa troupe ? ».
Blanche souligne le goût de Diaghilev pour la culture française, qu'il partageait avec ses amis et collaborateurs. L'amour de cette culture, hérité des milieux aristocratiques russes, faisait de lui « Le plus parisien des cosmopolites, croyant au prestige de Paris comme un boulevardier du second Empire ». On apprend également le projet jamais réalisé de Diaghilev de se rendre à Moscou et de monter des ballets dans la jeune URSS, considérée à l'époque comme une terre d'avant-garde politique et artistique. La lettre s'achève sur une poignante évocation de Venise, où Diaghilev s'est éteint le 19 août 1929 :
« voici qu'un funèbre cortège de gondoles accompagne sur la lagune torride […] les restes de notre cher camarade. Il est bien – puisqu'il devait nous quitter – qu'il fermât les yeux sur la cité du Sang, de la volupté et de la Mort ».
 
Admirable panégyrique du créateur et impresario Serge de Diaghilev par Jacques-Emile Blanche, fidèle ami et portraitiste des Ballets Russes.

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