Librairie Le Feu Follet - Paris - +33 (0)1 56 08 08 85 - Nous contacter - 31 Rue Henri Barbusse, 75005 Paris

Livres anciens - Bibliophilie - Œuvres d'art


Vente - Expertise - Achat
Les Partenaires du feu follet Ilab : International League of Antiquarian Booksellers SLAM : Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne






   Edition originale
   Autographe
   Idée cadeaux
+ de critères

Rechercher parmi 31246 livres rares :
éditions originales, livres anciens de l'incunable au XVIIIè, livres modernes

Recherche avancée
Inscription

Conditions de vente


Moyens de paiement :

Paiement sécurisé (SSL)
Chèques
Virement bancaire
Mandats administratifs
(Musées et Bibliothèques)


Délais et tarifs de livraison

Conditions générales de vente

Autographe, Edition Originale

Boris VIAN Manuscrit autographe signé de la nouvelle "Les pas vernis"

7 000 €

Réf : 85178

Commander

Réserver

Poser une question

Boris VIAN

Manuscrit autographe signé de la nouvelle "Les pas vernis"

S.n. (chezl'auteur), s.l. s.d. [7 juin 1948], 21x27,5cm , 8 pages sur 4 feuillets.


| « Malgré que j'aie fait des études supérieures, il peut m'arriver de me trouver incapable de conduire une locomotive.
Tu n'as pas d'envergure, répondit la belle Gaviale, et c'est pour ça que je t'aime. » |
*



Manuscrit autographe original de 8 pages sur 4 feuillets quadrillés, abondamment corrigé et signé par Boris Vian. Discrets plis transversaux.
Cette nouvelle écrite le 7 juin 1948, selon Noël Arnaud, a été publiée dans la revue Dans le train n°2, puis reprise dans le recueil Le Loup Garou. Le manuscrit présente quelques petites variantes avec les versions imprimées.

Composée pour être lue le temps d'un trajet en train, cette courte nouvelle inaugure les douze textes que Boris Vian publia entre 1948 et 1950 dans cette revue humoristique destinée aux voyageurs des transports en commun.
L'intrigue, bien que simplissime, est digne des plus grandes sagas hollywoodiennes puisqu'elle expose, en cinq actes, l'ascension, l'apogée et la chute d'un gangster parisien.
Précédée, dans la revue, du chapeau introductif : « Boris Vian, l'auteur de J'irai cracher sur vos tombes, vous présente Les Pas Vernis », la nouvelle se place sous l'égide de Vernon Sullivan tout en parodiant les codes du roman noir dans un savoureux cocktail « pulp » :

- Misère :




« Clams Jorjobert avait onze francs dans sa poche et c'était la veille du loyer ».
(Le héros, malgré son prénom de mollusque bivalve, porte un patronyme inspiré du comédien de l'adaptation théâtrale de J'irai cracher sur vos tombes, Georges Aubert.)




- Magots secrets :




« Pour rien au monde il n'eut touché au matelas de billets de mille sur lequel dormait son fils ainé, six ans le douze avril ».
(date d'anniversaire de Pierre, le fils de Boris et Michèle)




Exploitation des faibles :




« Il serait temps que cette enfant […] qui court sur son quatrième mois commençât à se rendre utile ».
Ce projet machiavélique de Clams est heureusement réfréné par la conscience morale de sa femme :
« Si tu attendais qu'elle ait six mois. Il ne faut pas faire travailler les enfants trop jeunes, ça leur déforme la colonne vertébrale ».




- Débauche de luxe :




« La cage de l'escalier garnie de fer extrêmement forgé et, sous l'amorce de la spirale qui enserrait un ascenseur Louis X signé Boulle (mais c'était un faux), deux superbes landaus de Chez Bonnichon Frères et Mape réunis (…] garnis de lapin blanc ».
(Cette fois c'est à sa fille Carole et à son landau chic offert par les d'Halluin, que s'adresse le clin d'œil de l'auteur).




- Goût du lucre :




« ça vaut trente billets dans le commerce, on en tirera bien douze mille. Pour moi, les douze mille, spécifia Gaviale. »
(Ce surprenant prénom reptilien est toutefois presque systématiquement précédé de l'adjectif « belle »)




Sensualité :




« La belle Gaviale, vêtue élégamment d'une longue jupe nioulouque dont dépassait un menu jupon de dentelles (celui de sa première communion) »




- Trafic d'influence :




« Tu comprends, (expliquait-il à sa femme, la belle Gaviale qui croquait du Rahat-Loukoum à la pisquatredeux tandis que Véronique buvait un biberon rempli de Heidsieck de la bonne époque) qu'on n'aura jamais l'idée d'arrêter une voiture du Corps Diplomatique ».




- Recel et faux-papiers :




« L'opération se passa correctement en ce qui concerne la Cadillac, dont il put tirer treize cents mille francs car les faux papiers pour les Cadillac qui sont maintenant fabriqués en série, venaient d'être mis dans le commerce et se trouvaient dans tous les bureaux de tabac ».




- Folie des grandeurs : 




« C'est idiot, […] Je venais de lui chiper sa voiture de pompiers, mais les femmes sont insatiables. Elle a voulu un corbillard… – Elle exagère, dit Dodiléon, compréhensif, car sa femme à lui n'avait jamais été au-delà de l'autocar à trente cinq places. »
(Léon Dodiléon n'est autre que Claude Léon, un des meilleurs amis de Boris Vian et modèle involontaire de nombreux personnages)




- Enfer carcéral :




« Dans la prison, Dodiléon trouvait le temps léong. »




- Atmosphère macabre :




« J'ai acheté un cercueil, je me suis mis dedans et j'y ai été. »




- Violence et crime :




« T'as déjà essayé de marcher dans un cercueil ? dit Clams. Je me suis pris les pieds dedans, je suis tombé et j'ai écrasé un petit chien. »




Mais heureusement, Boris Vian n'est pas Vernon Sullivan, et il ne saurait achever son récit sans l'assortir d'une morale sans concession :




« Léon Dodiléon hocha la tête.
 – Mince, dit-il. Il y en a qui n'ont pas de veine ! .... 
Boris Vian »




Savoureux manuscrit original signé par Boris Vian de cette très short story « à l'embrayage tricuspide à révolution souple », mâtinée de Sullivan qui « rupine au poil ».



Provenance : Fondation Boris Vian.



7 000 €

Réf : 85178

Commander

Réserver