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Ephraïm MIKHAEL Le cor fleuri

450 €

Réf : 69139

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Ephraïm MIKHAEL

Le cor fleuri

Tresse & Stock, Paris 1889, 13x18,5cm, broché.


Edition originale pour laquelle il n'est pas fait mention de grands papiers.
Petits manques en marges de certains feuillets, un infime manque en tête du premier plat.
Crée au Théâtre Libre le 10 décembre 1888, Le Cor fleuri marque les débuts du jeune poète au théâtre. Cette "féerie en un acte" conte le ravissement amoureux d'une fée métamorphosée en femme, et fit l'objet d'une adaptation musicale posthume par son ami le poète Ferdinand Herold sur une musique de Fernand Halphren, élève de Gabriel Fauré.

Considéré par Victor Hugo comme « l'espoir de la poésie française »[1], ce Rimbaud méridional injustement oublié fut emporté par la tuberculose à l'âge de 23 ans.
Ephraïm Mikhaël figura parmi les précurseurs du symbolisme et fut unanimement acclamé et amèrement pleuré par le mouvement, qui perdit l'un de ses membres les plus prometteurs : « celui qui évoqua la nocturne dame déprise, l'hiérophante hautain et l'idéale vierge, n'est plus déjà. » (Préface de l'ouvrage posthume Poésies En Vers, Paris, Lemerre, 1890). »
 
Comptant seulement trois ouvrages publiés du vivant de son auteur, l'œuvre d'Ephraïm Mikhaël bénéficia d'une précoce notoriété en tant qu'émule du Parnasse, et fut exhumée il y a peu de temps après une longue période d'oubli. Cet ancien élève de l'école des Chartes épris de culture classique signa en effet un unique recueil de poèmes (L'automne), et composa les toutes premières pièces de théâtre symbolistes, notamment La fiancée de Corinthe, avec Bernard Lazare, qu'il adapta avec Catulle Mendès en opéra. Dans une France à l'aube de l'affaire Dreyfus, le jeune Mikhaël, originaire de la communauté juive toulousaine, fut également considéré par certains comme un ambassadeur du judaïsme, qu'il revendiqua en abandonnant définitivement son nom francisé « Georges Michel » pour sa forme hébraïque.
 
Au sein du lycée Fontanes, futur lycée Condorcet, ce jeune poète en recherche d'absolu dirigea dans l'esprit joyeux d'Alfred Jarry le groupe de La Pléiade, avec, entre autres, Rodolphe Darzens, Pierre Quillard et Saint-Pol-Roux. Marqué par l'émulation intellectuelle des débuts du symbolisme et la liberté grisante des années 1880 dont il demeura l'éternelle incarnation, son talent fut très vite reconnu par ses pairs : on le compta parmi les habitués des fameux "mardis" du poète Stéphane Mallarmé qui enseignait aussi à Condorcet. Mikhael fréquenta également Heredia, se lia d'amitié avec Villiers de l'Isle-Adam dans les cafés de Montmartre et fut rapidement invité à contribuer aux revues symbolistes, notamment La Basoche, La Pléiade, ou La Jeune France dirigée par Paul Demeny, destinataire de la célèbre Lettre du voyant de Rimbaud (« JE est un autre […] »).
 
Durant ses huit années d'activités littéraire, Ephraïm Mikhael produisit une œuvre conséquente, suggérant le mystère du monde, la magie et le prodige ; on y rencontre des thèmes baudelairiens, des mythes antiques (Briséis, « La reine de Saba ») et du moyen-âge chevaleresque sous l'influence de Wagner (« Siegfried », « Florimond »). Mikhaël abandonna le mètre pour quelques œuvres dramaturgiques, dont le Cor fleuri, sa « féerie en un acte » qu'il monta au Théâtre Libre en 1888. Souvent qualifié de Décadent au regard de son mélancolique recueil de poèmes L'automne, il suscita l'admiration de Mallarmé, Maeterlinck et surtout Catulle Mendès, qui signe une des plus belles élégies après sa tragique disparition : « Ses tristesses sont bien les siennes, et il pleure, le cher enfant, nostalgique de tant de ciels de jadis, — l'automne, c'est le passé, — des larmes que ses yeux seuls ont pleurées. »
 



[1] Gilbert Lély, « Ephraïm Mikhaël », Nos Poètes, 15 fév. 1925, cité dans Ephraïm Mikhaël, Poèmes en vers et en prose, édités par Matthew Screech, Droz, 1994


 

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