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Autographe, Edition Originale

Antoine BLONDIN Lettre autographe signée adressée à son meilleur ami Roger Nimier, véritable passage en revue des plus grands nectars français : "N'oublie pas, pourtant, qu'à côté de Margaux, il y a Lafite et que Latour n'est jamais loin"

1 500 €

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Antoine BLONDIN

Lettre autographe signée adressée à son meilleur ami Roger Nimier, véritable passage en revue des plus grands nectars français : "N'oublie pas, pourtant, qu'à côté de Margaux, il y a Lafite et que Latour n'est jamais loin"

Laval 23 octobre 1956, 13,5x21cm, 2 feuillets + une enveloppe.


Longue et exceptionnelle lettre autographe signée d'Antoine Blondin adressée au hussard Roger Nimier à son domicile rue de Coëtlogon. 
Blondin prévoit un festin gargantuesque et détaille par le menu tous les vins qu'il prévoit de servir en fonction de chaque convive, tout en lançant d'amusantes remarques sur l'ontologie alcoolique de l'Homme : "Si tu avais simplement lu "Tiens, voilà du Bouddha !" d'Hubert Robert tu saurais : [...] que cet homme dualiste, sans unité intérieure, a besoin de Bourgogne et de Bordeaux". 

56 lignes sur deux feuillets rempliés.
Enveloppe jointe.
Publiée dans À mes prochains: lettres, 1943-1984, éd. Alain Cresciucci, 2009, p. 84.
Belle manifestation de l'esprit anarchiste qui dirigeait les pas souvent imbibés d'Antoine Blondin, et de la fraternelle et tonitruante amitié qui l'unissait à Roger Nimier. 
Dans cette superbe missive à son cher "Pomme à l'eau" Nimier, l'écrivain prépare une sauterie mémorable. Le buveur invétéré, qui effrayait ses convives par ses frasques avinées, avait affirmé : "Je ne suis pas un écrivain qui boit, je suis un buveur qui écrit". Il paire dans la lettre une quantité impressionnante de vins avec les mets du repas ; pensant à ses convives, il prend soin d"ajouter : "Question des vins, il faut compter avec les personnalités, ne pas travailler dans l'absolu, chercher des rimes. Je crains que Popaul n'ait le chanfrein un peu porté sur le bouquet cosmopolite, dans le genre cocktail extra-chlorydrique à se faire éclater l'ampoule de Vater". Très prévenant avec ses futurs hôtes, il adapte son marathon oenologique : "Considérons donc que le champagne de dessert [...] qui sent un peu la première communion, sauf s'il est administré en injections, risquerait d'indisposer le premier et d'achever le second. Proscrivons jusqu'aux cigares, puisqu'aussi bien nos lascars ne sont pas assez adultes pour se déglacer avec les bières." Il s'épanche sur les Sylvaner suisses, les Sauternes, et achève la lettre par un magistral bon mot sur les plus grands Médoc : "N'oublie pas, pourtant, qu'à côté de Margaux, il y a Lafite et que Latour n'est jamais loin. Tu as peut-être carencé rapidement sur les Côtes de Nuits ? Et pourquoi pas les deux ?"
A propos de la profonde amitié que Blondin témoignait à Roger Nimier et du mythe des Hussards, l'auteur déclara à Emmanuel Legeard qui l'interrogeait : « Ce sont les "hussards" qui sont une invention. Une invention "sartrienne". En réalité, l'histoire, c'est mon ami Frémanger, qui s'était lancé dans l'édition, qui avait un seul auteur, c'était Jacques Laurent, et un seul employé, c'était moi. Laurent écrivait, et moi je ficelais les paquets de livres. Donc on se connaissait, on était amis, et d'autre part… d'autre part, Roger Nimier était mon meilleur ami. Nimier, je le voyais tous les jours. Je l'ai vu tous les jours pendant treize ans. Mais Laurent et Nimier ne se fréquentaient pas du tout. Ils avaient des conceptions très différentes. On n'a été réunis qu'une seule fois. On s'est retrouvés rue Marbeuf, au Quirinal, pour déjeuner. On a discuté de vins italiens et de la cuisson des nouilles. Pendant deux heures."
Superbe missive de Blondin, le prince de la picole qui s'improvise en sommelier loufoque.





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