Librairie Le Feu Follet - Paris - +33 (0)1 56 08 08 85 - Nous contacter - 31 Rue Henri Barbusse, 75005 Paris

Livres anciens - Bibliophilie - Œuvres d'art


Vente - Expertise - Achat
Les Partenaires du feu follet Ilab : International League of Antiquarian Booksellers SLAM : Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne






   Edition originale
   Autographe
   Idée cadeaux
+ de critères

Rechercher parmi 31410 livres rares :
éditions originales, livres anciens de l'incunable au XVIIIè, livres modernes

Recherche avancée
Inscription

Conditions de vente


Moyens de paiement :

Paiement sécurisé (SSL)
Chèques
Virement bancaire
Mandats administratifs
(Musées et Bibliothèques)


Délais et tarifs de livraison

Conditions générales de vente

Edition Originale

Louis, sous le pseudonyme de François la Colère ARAGON Le musée Grévin

3 000 €

Réf : 86511

Commander

Réserver

Poser une question

Louis, sous le pseudonyme de François la Colère ARAGON

Le musée Grévin

S.n. [Les Editions de Minuit, s.l. [Paris s.d. (1943), 21,2x27cm, une feuille dépliante.


Rare édition originale de ce chef-d'œuvre de la littérature de la Résistance, publié dans le secret atelier parisien des éditions de Minuit sous forme de placard dépliant de six pages. L'édition en volume, parue chez la bibliothèque française, a sans douté été publiée simultanément en zone sud.
Une déchirure en pied du premier pli, sans atteinte au texte.
Le Musée Grévin, considéré dès sa parution comme « Les Châtiments de 1943 » (Les étoiles, déc. 1943, n° 14), restera avec Liberté de Paul éluard, « un des chefs-d'œuvre de la littérature clandestine ». Dans L'Intelligence en guerre parue dès 1945, Louis Parrot, écrira à son propos : « ce poème, traversé d'images éblouissantes, est en même temps qu'une condamnation sans appel des traîtres, une prière, un acte de fois envers leurs malheureuses victimes. Il peint en termes vengeurs, les misérables qui les livrèrent aux bourreaux et évoque le visage de tant de femmes françaises torturées. »
Ce poème capital est en effet une des toutes premières évocations publiques, et la première littéraire, du camp d'Auschwitz : «Aux confins de Pologne, existe une géhenne dont le nom siffle et souffle une affreuse chanson. Ausschwitz! Ausschwitz! Ausschwitz! ô syllabes sanglantes! Ici l'on vit, ici l'on meurt à petit feu. On appelle cela l'exécution lente. Une part de nos cœurs y périt peu à peu».
En 1949, sur l'exemplaire offert à ses amis Germaine et Eugène Henaff, Aragon affirmera, dans une note manuscrite, que l'édition de la bibliothèque française fut imprimée deux mois avant celle des éditions de Minuit. Mais le poète écrira sur le même exemplaire que « dans le voyage où Elsa et moi apportions à Paris, (…) le manuscrit de ce poème (…) destiné à Vercors pour les éditions clandestines, (…) une fouille des voyageurs faillit empêcher jamais la parution de ce manuscrit. ». Aragon précise d'ailleurs que, venant d'apprendre « la mort de Maïe [Politzer] et de Danielle [Casanova] » (tuées à Auschwitz le 6 mars et le 9 mai 1943), il acheva dans le train son poème avec « les deux strophes en octosyllabes de la page 11 ». (Collection du Musée national de la Résistance)
Malgré cette contradiction du poète, on peut dater avec précision la publication de ce poème d'après la référence à Auschwitz et aux « cent femmes de chez nous » que cite Aragon. Il y eut en effet une première dénonciation des terribles conditions de détention du camp d'Auschwitz en janvier 1943 dans le journal résistant La Vérité, mais il ne sera fait mention « d'exécution lente » que dans un autre journal clandestin, Les Étoiles n°14 d'août 1943 qui annonce pour la première fois la présence dans le camp des cent femmes otages disparues depuis leur déportation du camp de Romainville en janvier. Leur sort est en effet connu en août grâce au témoignage d'un évadé, que le comité du Front national vient tout juste de transmettre à De Gaulle. Un détail permet d'ailleurs de confirmer qu'Aragon prend connaissance de ces éléments par la lecture de ce journal, puisqu'il reproduit la coquille de l'article à « Ausschwitz », (qui était encore correctement orthographié « Auschwitz » dans l'article de La Vérité en janvier).
Ce poème publié juste après la diffusion du journal fut donc composé dans l'urgence et inspiré par cette violente actualité. Car Aragon, comme Eluard, se bat avec les mots en créant ce que Louis Parrot nomme une « poésie de circonstance » au sens noble : « Pour [Aragon], il n'y a d'autre poésie que la poésie militante. Un poème bien réussi est, pour lui, un fait de guerre […], un combat dont le poète ne peut jamais être absent, puisqu'il met en cause sa liberté, c'est-à-dire sa vie même. »
 
Très beau et précieux exemplaire de ce poème majeur de la Résistance publié par l'une des grandes maisons d'éditions fançaises nées sous l'oppression.
 

exemplaire de Germaine et Eugène Henaff
La vérité janvier 1943
Les étoiles décembre 1943
Les étoiles aout 1943

3 000 €

Réf : 86511

Commander

Réserver


Assistance en ligne