Nicolas-Edme RESTIF DE LA BRETONNE
Lettre autographe signée adressée à la citoyenne Fontaine
30 fructidor 1797 An V [16 septembre 1897], 18,5x21,3cm, 3 pages sur un double feuillet.
| Une rarissime missive de Restif : « Les événemens du 18 fructidor' m'ont rendu la vie ... en affligeant mon cœur » |
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Rarissime lettre autographe signée « Restif Labretone » adressée à la citoyenne Fontaine. Trois pages rédigées à l'encre noire sur un double feuillet de papier vergé. Reste de cachet de cire, pliures inhérentes à l'envoi.
Cette lettre a été publiée, avec quelques inexactitudes, dans
Lettres inédites de Restif de Labretone de V. Forest et É. Grimaud, 1883.
Les époux Fontaine sont des négociants de Grenoble et Restif de la Bretonne entama une correspondance avec eux à partir du 15 mars 1797.
Importante lettre témoignant de l'achèvement de la publication du grand œuvre autobiographique de Restif :
Monsieur Nicolas ou les Ressorts du Cœur Humain dévoilé.
« J'aurai achevé le Cœur humain Dévoilé sous 15 jours – je ferai aussitôt votre paquet, pour le tenir prêt... » Les huit premiers volumes de cette grande somme autobiographique, imprimés par Restif lui-même – ouvrier typographe de formation – dans son logement du 11 rue de la Bûcherie, ont été confiés au
« malhonnête » libraire Nicolas Bonneville qui n'honore pas ses dettes auprès de l'écrivain. Outre des déconvenues de santé (
« J'échange mes maladies, et ne les guérit pas »), Restif fait également part à sa correspondante de ses déboires littéraires :
« L'Auteur de la Nature me conservera une amie sincère pour me dédommager des scélérats de l'Institut, et du perfide Mercier ». En effet, l'année précédente, l'auteur apprend avec amertume qu'il n'est pas admis à l'Institut national et Louis-Sébastien Mercier, qui avait pourtant fait son éloge dans son
Tableau de Paris et avait soutenu sa candidature, se détourne alors de lui. À cette somme de malheurs, s'ajoutent les finances. Désargenté et vivant de maigres rentes accordées par l'Etat, il maintient tout son soutien à la République :
« Par quelle fatalité ne vois-je donc jamais les vues des gouvernans qui m'accueillent ; ou comment ne voient-ils pas tout d'un coup, que je suis attaché à la Révolution au point que je l'aime encor, lorsqu'elle me bat. » Restif, profondément antiroyaliste, a écrit plusieurs pamphlets en ce sens et vient justement d'ajouter à la fin de
Monsieur Nicolas une apologie du coup d'État du 18 fructidor an V. Cependant, cette date signe la fin du versement de l'indemnité que lui avait allouée Lazare Carnot après son échec de l'Institut :
« Vous connaissez les événemens du 18 fructidor' je ne vous en parlerai pas. Ils m'ont rendu la vie ; mais en affligeant et mon cœur et ma reconnaissance. » Mais le grand chagrin de Restif, c'est la perte de sa fille, Filette, née de son aventure avec Louise Allan et dont la paternité ne lui fut révélée que tardivement :
« Je vous écris au lit, pleurant sur ma Filette morte depuis 11 mois moins dix jours [...] Filette était ma fille, et de Louise, dont elle avait l'âme et la beauté. » Les lettres autographes signées de Restif de La Bretonne parvenues jusqu'à nous sont rarissimes.
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