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Lettre autographe signée à propos de ses pastiches

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Marcel PROUST

Lettre autographe signée à propos de ses pastiches

s.l. s.d. (1908 ou 1919 ?), 11,6x17,8cm, 4 pages sur un feuillet remplié.


| Proust et l'avenir du pastiche : « il me semble qu'il pourrait peut-être devenir comme une forme indirecte, plus discrète, plus frêle et plus élégante de critique littéraire » |



Lettre autographe signée de Marcel Proust à un ami écrivain, quatre pages sur un double feuillet filigrané "Island Mill" bordé de noir. Traces de pli inhérentes à l'envoi.
Superbe lettre vantant les mérites du pastiche littéraire, par l'un des plus grands écrivains du genre : Marcel Proust.
L'écriture de la missive peut coïncider avec la parution de sa série de pastiches sur l'Affaire Lemoine (escroquerie montée par un ingénieur français de ce nom, qui se prétendait capable de fabriquer des diamants authentiques), en première page du supplément littéraire du Figaro entre 1908 et 1909, ou bien dater de sa publication en volume, sous le titre Pastiches et mélanges, en 1919.
Proust remercie chaleureusement son correspondant « savant et écrivain », pour sa favorable réception de ses « petits pastiches » : « Votre double mérite devrait vous rendre doublement sévère : et vous excusez le pastiche, ce genre inférieur ! », reconnaissant avec ironie la place encore précaire qu'occupait ce genre inhabituel, bien que populaire du temps de Proust. Le pastiche était davantage perçu comme une fantaisie stylistique ou même un exercice d'étudiant qu'une véritable création digne des belles lettres. L'écrivain le considère pourtant ici comme une rafraîchissante addition à la stricte hiérarchie des genres qui prévaut encore : « Manié pourtant par vos mains plus belles que les miennes, il me semble qu'il pourrait peut-être devenir comme une forme indirecte, plus discrète, plus frêle et plus élégante de critique littéraire. Des esprits très fiers pourraient s'y adonner, et des esprits très fins. comme le vôtre, très attraché par la grandeur, le sérieux, le devoir, aussi sage, pourrait s'y plaire, suivre ces jeux. » Proust revendique par ces mots l'intérêt du « pastiche critique », dont la tradition était déjà bien établie, agissant comme une analyse empirique du style d'un auteur. Depuis ses années à Condorcet, l'écrivain le pratique assidûment, avec, selon ses dires, plus ou moins de succès : « J'ai été aussi quelques fois à faire des pastiches de littérature ridicule ! Si j'avais pu les retrouver, ou les recommencer (mais tout cela est trop loin) je les aurais publiés si j'avais su que vous lisiez cela pour vous amuser. Je n'ai pas besoin de vous dire que jugé inimitable, vous n'y feigniez pas. Mais […] d'autres sont moins parfaits et joignaient à des qualités bien intéressantes, des petits défauts dont l'imitation et la caricature étaient possibles » Le pastiche aura de multiples vertus pour l'écrivain, et son usage l'aida sans nul doute à affiner son propre style. L'exercice dépassera bientôt les confins de la critique littéraire, comme le remarque Paul Aron : « Il n'est pas faux d'affirmer que la Recherche est un gigantesque pastiche du discours social fin de siècle. » Son grand œuvre contiendra en effet des pastiches à divers degrés : leur manifestation la plus remarquable étant sans doute une vraie-fausse citation du « journal inédit des Goncourt », passage écrit de toutes pièces par Proust qui apparaît dans Le Temps retrouvé. 

Exceptionnel témoignage de Proust à propos d'un important procédé de sa création littéraire, qui nourrira les pages de sa Recherche.














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