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Gustave FLAUBERT Lettre autographe signée adressée à l'archéologue Charles-Ernest Beulé

4 500 €

Réf : 75622

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Gustave FLAUBERT

Lettre autographe signée adressée à l'archéologue Charles-Ernest Beulé

s.l. (Paris) s.d. [5 ou 12 janvier 1860], 13,6x21cm, deux pages sur un feuillet remplié.


Lettre autographe signée de Gustave Flaubert adressée à l'archéologue Charles-Ernest Beulé. Deux pages rédigées à l'encre noire sur un feuillet remplié. Le destinataire de cette lettre a apposé neuf lignes manuscrites, brouillon de sa future réponse, à la suite de la lettre de Flaubert.
Cette lettre a été retranscrite et reproduite sur le site internet du Centre Flaubert de l'Université de Rouen. Le transcripteur de cette missive précise : « Les lignes écrites sous la signature sont-elles de Beulé ou de Flaubert-lui-même ? L'écriture ressemble à la sienne. Stéphanie Dord-Crouslé suggère que Flaubert a pu aller voir Beulé et écrire sous sa dictée ces éléments qui répondent aux questions posées. » Cette hypothèse nous semble peu probable dans la mesure où l'on connaît la réponse de Charles-Ernest Beulé à ce courrier elle-même numérisée par le Centre Flaubert et datée du 10 février 1860. Cette réponse ne nous paraît pas induire une visite de Flaubert chez Beulé. Il nous semble plus vraisemblable que Beulé ait inscrit sous la lettre de Flaubert un brouillon de sa future réponse du 10 février 1860 qui ne sera qu'une reformulation élégante de ses notes.
Beau et important témoignage des recherches colossales qu'entreprit Flaubert pour la rédaction de Salammbô.
« Commencé en 1857, le roman paraît en 1862, période où l'Antiquité revient à la mode et où Carthage est « au goût du jour » grâce aux fouilles récentes de Charles-Etienne Beulé à Byrsa (1859) et dans les ports puniques. » (Vanessa Padioleau, « Flaubert et Carthage : Salammbô, roman polymorphe » in Revue Flaubert, n° 9, 2009) C'est donc à l'un des spécialistes de la question que Flaubert adresse ses questions, commentant sa récente lecture d'Ammien Marcel : « J'ai appris, dans ce même Ammien, que les Carthaginois ont pris Thèbes, en Egypte […] Qu'est-ce que cela veut dire ? Ce passage est, je crois, peu connu ? » La tâche de Flaubert n'est pas mince : on ne connaît à l'époque rien ou presque sur la période de la Révolte des Mercenaires qui s'étendit sur deux années, de 240 à 238 av. J.-C. Il entame alors un travail de fourmi, appuyant ses recherches sur les textes des grands historiens de l'Antiquité qu'il lit en latin dans le texte. La lettre que nous proposons en montre d'ailleurs sa grande maîtrise : « J'ai appris, dans ce même Ammien que les Carthaginois ont pris Thèbes, en Egypte, livr[e] xvii, ch. iv. "Hanc inter exordia pandentis se late Carthaginis, improviso excursu duces oppressere Poenorum" [« À l'époque où Carthage commençait sa large expansion, les généraux des Phéniciens vainquirent celle-ci par une attaque à l'improviste »]. »
Malgré ces recherches des plus approfondies, la porte de Carthage ne connaîtra qu'une très brève description dans la version finale de Salammbô.

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