André BRETON
Lettre autographe signée inédite adressée à Marcel Jean et son enveloppe présentant un quatrain autographe
Antibes 5 février 1948, 21x27cm, une page sur un feuillet, enveloppe jointe.
Lettre autographe signée d'André Breton, inédite et adressée à Marcel Jean, une page rédigée à l'encre bleue sur un feuillet de papier bleu d'une écriture fine et soignée. Est jointe l'enveloppe accompagnant cette lettre, rédigée par André Breton et présentant un amusant quatrain autographe : « C'est à Paris, rue Hégésippe / Moreau 17, que Marcel Jean / Croise, tels soufre et vif-argent, / Le perroquet et la tulipe. » Au dos, l'adresse de Breton à Antibes
« Shady Rock Avenue des Pins » ; il s'agit de la villa de Marie Cuttoli et son mari Henri Laugier.
Cette enveloppe est d'une importance capitale : elle résume à elle seule le style des tableaux de Marcel Jean ; l'artiste a d'ailleurs choisi de la reproduire dans son ouvrage : « Frédérick Kiesler arrangea pour moi [...] une exposition de mes toiles « arcimboldiesques » comme j'en composais alors, au sujet desquelles j'avais reçu d'André Breton une lettre à l'adresse mallarméenne : [transcription de l'enveloppe accompagnant notre lettre] ». (Marcel Jean,
Au galop dans le vent, 1991)
Cette lettre a été rédigée peu de temps après la sortie du n°1 de
Néon, première revue surréaliste à paraître après-guerre :
« Je viens d'écrire à Maurice Henri [sic], qui m'interpellait au sujet de Néon dont l'apparition t'a, paraît-il, agité, toi aussi. Je n'ai pas trop envie de me redire. Demande-lui, si tu veux bien, de te faire part de mon point de vue. » « En janvier 1948 paraît enfin le premier numéro d'une revue surréaliste
Néon « N'être rien ; Être tout ; Ouvrir l'être. » De facture originale (elle utilise toutes les possibilités offertes par l'offset), elle est dirigée par les nouveaux venus au surréalisme : Sarane Alexandrian, Jindrich Heisler, Véra Hérold, Stanislas Rodanski, Claude Tarnaud. Le texte de présentation, fâcheusement idéaliste, parle d'un « groupe électif se situant au-delà des idées ». Craignant une sorte de dissidence, les anciens, Maurice Henry, Marcel Jean, Henri Pastoureau, s'agitent. D'Antibes (où, faute de moyens, il prolonge son séjour en compagnie d'Elisa chez Marie Cuttoli), Breton écrit pour calmer les passions. » (Henri Béhar,
André Breton)
« Le "coup des billets" a été vivement ressenti (un retour prématuré n'est pas impossible). On ne voit personne autre que Matisse, qui est d'une fraîcheur d'esprit stupéfiante. » Le « coup des billets » fait probablement référence à un projet que mettront en place les surréalistes en collaboration avec les anarchistes en publiant dans
Le Libertaire une série de billets s'échelonnant d'octobre 1951 à janvier 1953. « à Antibes, Breton montra
Néon à Matisse, qu'il voyait souvent, et dont il vanta « la stupéfiante fraîcheur d'esprit ». D'après ce qu'il voulut bien nous en dire, le jugement du grand peintre fut définitif. « En quoi
Néon me concerne-t-il' aurait demandé Matisse. Quelle responsabilité, même la plus lointaine, puis-je avoir dans cette chose ? » (Marcel Jean,
op. cit.)
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