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Autographe, Edition Originale

Guillaume APOLLINAIRE Lettre autographe signée inédite adressée à Jean Royère après la sortie d'Alcools : "Vous avez senti mon âme comme personne."

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Guillaume APOLLINAIRE

Lettre autographe signée inédite adressée à Jean Royère après la sortie d'Alcools : "Vous avez senti mon âme comme personne."

s.l. [Paris] s.d. (ca. juin 1913), 15,7x24,5cm, une page sur un feuillet.


| « J'irai vous voir  pour vous parler naturalisation je suis épouvanté par la nouvelle loi » |
*


Lettre autographe signée inédite de Guillaume Apollinaire adressée à Jean Royère, une page rédigée à l'encre noire sur un feuillet. Pliures transversales inhérentes à l'envoi.
Très belle lettre de remerciement de poète à poète.
« Je vous remercie de l'article admirable que vous m'avez consacré. Vous avez senti mon âme comme personne. » Jean Royère avait en effet rédigé un élogieux article à la sortie d'Alcools dans le numéro de La Phalange du 20 juin 1913 : « Voici, recueilli en un in-18 d'à peine deux cents pages, l'œuvre poétique presque entière d'Apollinaire. Quinze ans de poésie reposent sur ce petit volume. Je ne l'ouvre donc pas sans presque un parti pris d'admiration. En poésie, abondance signifie stérilité et l'on n'écrit trois volumes en un an que par impuissance de consacrer sa vie à un livre. Apollinaire, évidemment, ne laissera qu'un livre de vers, comme Baudelaire et Mallarmé, comme Rimbaud : c'est une chance considérable d'immortalité, car le vrai poète est celui qui a ce don trop rare de condensation.»
« […] j'irai vous voir ces jours-ci pour vous remercier d'abord et aussi pour vous parler naturalisation je suis épouvanté par la nouvelle loi. »
Le poète fait ici allusion à la Loi de Trois ans (baptisée Loi Barthou), augmentant la durée du service militaire de deux à trois ans en vue de préparer l'armée française à une guerre éventuelle avec l'Allemagne. Si la biographie d'Apollinaire préfère se focaliser sur la publication de ses œuvres en cette année 1913, les lettres qu'adresse la mère à son fils montrent que ce dernier remue ciel et terre pour éviter le service militaire et être naturalisé au plus vite : « Pour tes papiers un colonel Italien attaché au ministère de la guerre qui a été témoin pour ton acte de reconnaissance m'avait écrit un fois pour me donner la marche à suivre pour que tu sois exempté du service militaire en Italie et pour ta naturalisation française. Je vais d'ailleurs lui écrire pour le prier de voir à la Mairie. » (lettre d'Angelika Kostrowicka du 12 juillet 1913).
La guerre surviendra bientôt et, le 3 août 1914, au lendemain de la mobilisation, le poète apatride déposera une demande d'engagement volontaire assortie d'une demande de naturalisation. Cette dernière ne lui sera accordée qu'en 1916.
Intéressante lettre, rédigée à l'aube de la Grande guerre, témoignant des deux passions de Guillaume Apollinaire : la poésie et la France.



 


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