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Grâce à vous, cher orgueil, je portais l'auréole
Offerte par le Dieu charmant de la parole,
[…]
Grâce à vous, j'ai connu les frénétiques luttes
Où la plume et la feuille et le morne encrier
Sont les liens des vers que l'on voudrait crier,
Que l'on voudrait hurler, chanter, soupirer, rire,
[…]
Et qu'il faut, lorsqu'ils sont en nous et qu'on le sent,
Les laisser ruisseler comme un superbe sang.
…
La dédicace à sa mère, sur le premier exemplaire de la Danse de Sophocle des sept uniques grands papiers, témoigne du seul véritable ascendant de Cocteau : Eugénie Cocteau.
Mère sacralisée par son fils, elle influa profondément sur la vie du poète comme sur son œuvre, marquée par l'omniprésence de la figure œdipienne.
Claude Arnaud décrit longuement cet « élan filial doublé d'une attention quasi amoureuse (...) : "il n'y a que mon amour pour toi qui m'accroche à quelque chose de vrai, le reste me semble un mauvais rêve."
On ne peut d’ailleurs manquer de voir dans le choix de la citation de Virgile extraite des Bucoliques qu'il choisit pour agrémenter son envoi la trace de cette ambiguïté incestueuse qui lie Cocteau à sa mère. :
" Incipe, parve puer : cui non risere parentes, nec deus hunc mensa, dea nec dignita cubili est. / Virgile. / Jean"
("Enfant, reconnais-la : le fils à qui ses parents n'ont point souri n'est digne ni d'approcher de la table d'un dieu, ni d'être admis au lit d'une déesse.")
Eugénie Cocteau, mère sacralisée par son fils, influa profondément sur la vie du poète comme sur son œuvre, marquée par l'omniprésence de la figure oedipienne.
Dans sa biographie, Claude Arnaud décrit cet « élan filial doublé d'une attention quasi amoureuse (...) : "il n'y a que mon amour pour toi qui m'accroche à quelque chose de vrai, le reste me semble un mauvais rêve." [Après le suicide de son père, Cocteau et sa mère] s'enfoncent dans une spirale émotive dont ils ne ressortent que par un surcroît d’amour partagé. Est-il "ménage plus doux et plus cruel, ménage plus fier de soi, que ce couple d’un fils et d’une mère jeune ?" demandera Cocteau dans "La machine infernale" ; il n’y en eut guère de si complice, ni de si étouffant. » (C. Arnaud, p.28-29).
Il écrit plus de 900 lettres passionnées (parfois une par jour) à sa "seule chérie", confidente fidèle mais inquiète devant la vie et les mœurs "dissolues" de ce fils qu'elle "craint de ne pas avoir tout à fait fini" (ibid.).
A la mort de Radiguet en 1924, Cocteau entre dans une dépression profonde qui le conduit, par la voie de l'opium, jusqu'à l'hospitalisation au grand désespoir de sa mère impuissante. Sa révélation mystique dont témoigne sa "Lettre" apologétique adressé à Jacques Maritain fut à la fois pour l'homme une résurrection et, pour le fils, l 'un des rares moments de réelle communion avec cette mère, fervente catholique, qui demeurera la femme de sa vie. Il lui dédicaça d'ailleurs un exemplaire de cette lettre en ces termes :
"A maman, cet essai d'amour et d'amélioration. Jean."
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