Bernard Boutet de Monvel
(1881-1949)
Illustrateur de la Gazette du Bon Ton
Initié dès ses débuts à la technique de l'eau-forte, Bernard Boutet de Monvel se fait également connaître dans les premières années du vingtième siècle pour sa maîtrise de la peinture à l'huile.
Parallèlement à son succès en tant qu'aquafortiste, de Monvel réalise également des dessins de mode qui se retrouvent dans les pages de
Femina et du
Jardin des modes nouvelles ; ses nombreuses activités le font remarquer par le couturier Paul Poiret qui collabore avec lui dès 1908, jusqu'à ce que son amitié avec Lucien Vogel lui ouvre les portes de la
Gazette du Bon ton en 1912.
Il travaille ainsi aux côtés de son cousin,
Pierre Brissaud, mais aussi des autres grands noms de la revue comme Raoul Dufy ou Léon Bakst. Boutet de Monvel développe un style propre et contrairement à d'autres illustrateurs de la
Gazette, se montre relativement indépendant dans ses activités, proposant par exemple des vues peintes de Rabat, Marrakech ou encore Fez alors qu'il y est posté pendant la Première Guerre mondiale. Ces œuvres, majoritairement des paysages urbains, tranchent avec les vignettes composées pour la
Gazette, dans lesquelles des femmes mais aussi des hommes –
Costumes pour la chasse à tir – se détachent du décor dans des silhouettes fines, presque évanescentes, où l'attente un peu inquiète l'emporte sur les postures plus sensuelles d'un Brissaud, par exemple.
Après la guerre, il rentre en France et reprend ses activités auprès de la
Gazette mais aussi de
Vogue, avant de signer un contrat d'exclusivité auprès d'
Harper's Bazaar entre 1926 et 1933. Finalement, il délaisse les illustrations de mode au début des années 1930 pour se lancer dans une carrière de portraitiste aux Etats-Unis.