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Romain ROLLAND

Emouvante carte postale autographe datée et signée adressée à l'écrivain Alfred Wolfenstein évoquant notamment la mort de son grand ami Stefan Zweig : "La disparition de Stefan m'a navré ! Il a dû succomber à un moment de découragement."

S.n., Vezelay 16 Mai 1942, 14,5x10,5cm, une carte postale.

Carte postale autographe datée et signée de Romain Rolland, 14 lignes à l'encre bleue adressée depuis Vézelay à son ami l'écrivain expressionniste Alfred Wolfenstein mentionnant, avec beaucoup d'émotion et de compréhension le suicide, au Brésil, de leur grand ami Stefan Zweig le 22 février 1942. 
Traducteur des plus grands poètes français du XIXe siècle comme Gérard de Nerval, Victor Hugo, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Alfred Wolfenstein fuit l'Allemagne dès l'arrivée au pouvoir des nazis et s'exile à Prague, qu'il quittera en 1940 pour la France où il sera arrêté par la Gestapo. Relâché, il se cache dans le sud de la France et finira par se suicider le 22 janvier 1945 souffrant du coeur et d'une grave dépression.
Revenu en France et installé dans sa maison de Vézelay depuis mai 1938, Romain Rolland, résidant en zone occupée, garde le silence et se réfugie dans son travail comme désespéré de la victoire des forces de l'Axe : "Je n'ai pas bougé d'ici, depuis trois ans, sauf pour de courts séjours à Paris. J'ai occupé le temps, en travaillant sans me lasser à Mémoires, suite des Etudes Beethoveniennes ; en ce moment Essai sur l'âge de pensée, qui  a son ère en 1900, - un roman, si j'ai encore le temps de l'écrire.
Le père de Jean-Christophe est profondément affecté par la mort de son grand ami, tout comme lui grand humaniste, ardent militant pacifiste et infatigable défenseur de l'amitié intellectuelle franco-allemande, Stefan Zweig qui, croyant en la victoire définitive de l'Allemagne nazie se suicida lors de son exil brésilien à Pétropolis dans l'état de Rio le 22 février 1942 : "La disparition de Stefan m'a navré ! Il a dû succomber à un moment de découragement. Déjà, pendant l'autre guerre, il y eut des jours où il nous causa des soucis. Il était trop loin de ses amis. Il avait besoin de communier avec eux..."
Poignant témoignage tout empreint de tristesse mais aussi d'indulgence de Romain Rolland pour son ami Stefan Zweig qu'il surnommait le "salzbourgeois volant".
 

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