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[Affaire Landru] Photographie originale : Le procès de Landru - 3e journée. Landru affirme à nouveau sa parfaite correction à l'égard de Me Cuchet

[Affaire Landru] Photographie originale : Le procès de Landru - 3e journée. Landru affirme à nouveau sa parfaite correction à l'égard de Me Cuchet

Agence de reportage photographique Meurisse, Paris s.d. [1921], 13x18cm, une feuille.


Photographie de presse originale, épreuve argentique d'époque tirée sur papier et légendée au verso. On y voit Landru, s'adressant au tribunal, les mains sur la poitrine ; à ses côté, est assis un gendarme le fixant les mains jointes.
Tampon violet de l'atelier Meurisse et légende ronéotypée au verso.
Rare photographie dans un très bel état de conservation.

Surnommé "le Barbe Bleue de Gambais", Henri-Désiré Landru (1869-1922) est le protagoniste de l’une des plus grandes affaires criminelles du XXème siècle, devenant le premier tueur en série moderne français.
A  partir de 1900, après avoir exercé de nombreuses professions pour subvenir aux besoins de sa famille (il a épousé sa cousine, une blanchisseuse dont il a eu quatre enfants), il fait ses débuts dans la carrière de petit escroc.
Landru alterne entre des amendes et de courtes peines de prison dont il parvient à éviter l'entière exécution sur la base d'expertises de médecins aliénistes qui le déclarent dans "un état mental maladif, qui sans être de la folie, n'est plus du moins l'état normal".
En 1914, suite à sa dernière escroquerie, une carambouille concernant l’achat-vente d’un garage, il est condamné à une peine de prison assortie d'une relégation au bagne de Guyane. Il parvient à prendre la fuite, est alors définitivement contraint de vivre dans la clandestinité et très probablement de se débarrasser de victimes qui seraient susceptibles de le reconnaître.
La situation économique et sociale de l'époque, à l’aube de la première guerre mondiale, est favorable à son nouveau mode de vie. Sous des noms différents (plus de 90 pseudonymes au total), il se fait passer pour un veuf esseulé et prospère. Il entreprend alors, par l'intermédiaire de petites annonces dans les journaux, de séduire des femmes désireuses de sortir de leur solitude (beaucoup de maris sont tombés au front) et possédant quelques économies ; il promet à chacune le mariage. Il parviendra ainsi à rencontrer près de 300 femmes.
Méticuleux, il rédige des lettres et établit une fiche précise pour chaque conquête éventuelle (description physique, situation familiale, fortune et patrimoine…). Il sélectionne les femmes au potentiel intéressant et les invite dans ses garçonnières, des pavillons de campagne isolés d'abord à Vernouillet puis à Gambais dans les Yvelines. Landru les séduit alors en leur promettant la stabilité matrimoniale et subtilise leurs biens avant de se débarrasser d’elles.
Les plaintes des Gambaisiens pour des disparitions de villageoises se multiplient et les soupçons se portent rapidement sur Landru, dont la cheminée de la maison, hiver comme été, dégage une fumée noire et nauséabonde. L’avancée de l’enquête est rendue difficile par les nombreuses identités endossées par le suspect. Et c’est par hasard que Landru sera reconnu par un proche de victime, sortant d’un magasin rue de Rivoli et arrêté en avril 1919.
Lors des perquisitions des maisons louées par Landru, les enquêteurs retrouvent des débris humains au milieu de tas de cendres. Ils mettent également la main sur une comptabilité très précise (scies, billets de train…) et plusieurs agendas mystérieux.
Les cartes d’accès au procès sont limitées, le procès se déroulant à Versailles dans une salle d’audience exiguë, elles sont donc activement recherchées et alimentent un véritable marché noir. Le Tout-Paris est présent : vedettes du music-hall (Mlle Polaire, Mistinguett), romanciers (André Salmon, Colette, Roland Dorgelès, Rudyard Kipling), membres de grandes familles royales (la princesse Hélène de Grèce, la petite-fille du prince de Monaco, le prince héritier de Perse).  La presse française et internationale est elle aussi sur le devant de la scène : Henri Béraud pour la presse d’opposition, H. G. Wells pour le compte du Petit journal.
La lecture de l’acte d’accusation dure trois heures.
La culpabilité de Landru n’a jamais pu être formellement prouvée, les corps des femmes n’ayant jamais été retrouvés. Il est cependant accusé du meurtre de dix femmes et du fils de l’une d’entre elles et condamné à la guillotine.

 

VENDU

Réf : 51045

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