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(Jean-Joseph TARAYRE) BLARY(?) Lettre autographe d'un républicain au capitaine Jean-Joseph Tarayre : " vivre libre ou mourir"

(Jean-Joseph TARAYRE) BLARY(?)

Lettre autographe d'un républicain au capitaine Jean-Joseph Tarayre : " vivre libre ou mourir"

Marcillac 1797, 17,7x24,5cm, un feuillet remplié.


Lettre autographe signée datée du 23 brumaire an 6 [13 novembre 1797], trois pages rédigées à l'encre noire sur un feuillet remplié, adresse du destinataire Jean-Joseph Tarayre et sceau de l'expéditeur [Blary ?] au dos, légère atteinte au texte due au sceau.
Cette belle et longue lettre est issue d'une correspondance privée entre un républicain non identifié et le capitaine Jean-Joseph Tarayre, il ne s'agit pas d'un compte-rendu officiel et factuel des événements mais du ressenti particulier d'un partisan engagé dans la cause révolutionnaire et républicaine, faisant de cette lettre un témoignage rare et précieux de son époque. Les derniers feux de l'idéal révolutionnaire brûlent dans cette lettre : « nous avons juré de mourir libres nous tiendrons notre serment tu sais que les républicains ne jurent pas en vain et qu'ils ne seront jamais parjures vivre libre ou mourir voilà leur devise ».
La lettre saisit sur le vif un tournant méconnu et pourtant essentiel dans l'histoire de la Révolution, loin de son effervescence originelle : « on voit cependant à travers tout que le peuple ouvre les yeux qu'il ne voudrait plus payer ni dîmes ni rentes sans cependant vouloir reprendre cet enthousiasme qu'il avait en 89 pour terrasser les ennemis et les réduire d'un seul souffle à l'impossibilité de jamais plus lui nuire »
Souvent masquée par les grands symboles révolutionnaires, la lettre révèle toute la fragilité de la Première République. Les rangs républicains sont constitués par des opportunistes, les patriotes convaincus refusant les rôles politiques « On a nommé [Boyeri] cadet, ton parent accusateur public qui ne veut absolument pas accepter il a cependant donné des preuves du plus pur civisme [...] on a laissé [Vaisset] président qui s'est toujours mis du côté du plus fort dans les différentes chances de la révolution. »
Les royalistes, ennemis des républicains, se retrouvent paradoxalement favorisés lors des élections de 1797. Écrite un mois après le Coup d'État du 18 Fructidor, la lettre souligne l'importance que prend l'armée, jusqu'ici simple agent d'exécution, dans les événements récents de la Révolution : « grâces te soient rendues ainsi qu'à tous les braves de l'armée dont tu fais partie  par vos brûlantes adresses vous avez réveillé le feu sacré du patriotisme vous avez donné [l'éveil] à vos camarades des autres armées et vous avez emmené la mémorable journée du 18 fructidor de laquelle je crois que nous ne ressentirons les heureux effets qu'à votre rentrée. »
L'auteur, intime de Jean-Joseph Tarayre qui est alors capitaine dans l'Armée d'Italie menée par Napoléon Bonaparte, fait coexister la sphère politique et la sphère privée au sein de sa lettre. Témoignage de la fabrique de l'histoire, la lettre évoque la fin d'une ère républicaine et les prémices de la montée de Bonaparte, explicitée par une allusion au Traité de Campo-Formio signé le 18 octobre 1797.
Eclipsés par le bouillonnement de 1789 et l'horreur de 1793, rares sont les témoignages de cette année où s'ébauchent les signes de la fin de la République. Lors du Coup d'État de Bonaparte du 18 brumaire deux ans plus tard, l'idéal républicain s'est effondré : « Citoyens, la révolution est fixée aux principes qui l'ont commencée, elle est finie » (Napoléon Bonaparte).
 

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Réf : 63511

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