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Auguste BARTHOLDI Lettre autographe signée, après avoir présenté les prémices de sa Statue de la Liberté en Egypte

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Auguste BARTHOLDI

Lettre autographe signée, après avoir présenté les prémices de sa Statue de la Liberté en Egypte

22 juin 1869, 13,4x20,9cm, 3 pages sur un bifeuillet.



Lettre autographe signée et datée d'Auguste Bartholdi adressée à l'écrivain Edmond About. Trois pages à l'encre noire sur un bifeuillet à son en-tête.
Traces de plis transversaux inhérents à l'envoi. 
Bartholdi revient d'Egypte après avoir présenté son projet de statue-phare pour le canal de Suez, qui verra finalement le jour aux Etats-Unis sous le nom de Statue de la Liberté. Le sculpteur donne ses impressions après ce périple, et rapporte des soieries et des tapis persans du bazar pour son ami.
De mars à avril 1868, Bartholdi séjourne en Égypte pour soumettre son projet de monument au vice-roi Ismaïl-Pacha. L'idée d'une statue érigée à l'entrée du canal de Suez était née de la visite du sculpteur au pavillon de la société du canal à l'Exposition universelle de Paris. Ces travaux de percement méritaient à ses yeux une œuvre pharaonesque : il imagine alors un colosse féminin de cinquante mètres, tendant son bras vers le ciel et brandissant une lanterne – qu'il baptise « L'Egypte apportant la lumière à l'Asie », ou «  L'Egypte éclairant l'Orient ». Le pacha ainsi que le constructeur en chef du canal Ferdinand de Lesseps ne furent pas conquis :
« De mon entreprise je ne puis pas vous donner de renseignements intéressants. Je ne sais vraiment pas moi-même si j'ai réussi ou non. Il faut attendre, j'ai trouvé un accueil bienveillant ; mais rien de caractérisé, à la mode Egyptienne. » L'idée prendra finalement germe outre-Atlantique, où son colosse sera accueilli avec enthousiasme par l'union franco-américaine et lui assurera une renommée internationale.
Outre ses excursions à dos de baudet pour trouver un emplacement à son œuvre sur les bords du canal, le sculpteur se prit à flâner dans les rues d'Alexandrie et du Caire, réalisant de nombreux croquis : « Je comptais retourner compléter mes études au bazar ; quand étant indisposé, j'ai été amené à partir brusquement […] j'ai eu le plaisir de voir votre ami Arackel qui a été pour moi aussi aimable que votre lettre ». Bartholdi remercie également About pour son élogieuse critique de ses œuvres parue le 1er juin : « Il a fallu votre aimable petit mot dans la Revue des deux mondes pour me fourrer la plume dans les mains. Merci bien de votre caresse amicale » et l'entretient longuement à propos de soies et tapis qu'il lui avait promis : « L'habaye [abbaya] de soie bleue et or coûtait 180 au lieu de 175 et on ne me la laissait qu'a 130 dernier prix. Les tapis de Caramanie coûtaient 60 dernier prix, et je n'en ai vu que deux ou trois qui fussent beaux ».
Précieuse et esthétique lettre de Bartholdi, dont l'infructueuse entreprise en Egypte se traduira aux Etats-Unis par son immortelle statue, devenue le symbole de toute une nation.  



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