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Boris VIAN Manuscrit autographe inédit d'un projet de scénario cinématographique de Boris Vian relatant la guerre entre deux maisons de disques : "Guerre de deux maisons de disques qui sont enlisées dans des méthodes antiques de vente"

1 800 €

Réf : 73867

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Boris VIAN

Manuscrit autographe inédit d'un projet de scénario cinématographique de Boris Vian relatant la guerre entre deux maisons de disques : "Guerre de deux maisons de disques qui sont enlisées dans des méthodes antiques de vente"

s.d. (circa 1950), 21x27cm, 3 pages sur 3 feuillets perforés agrafés.


Manuscrit autographe inédit d'un projet de scénario cinématographique de Boris Vian. 3 pages sur 3 feuillets rédigées à l'encre noire et bleue et au stylo bille bleu. Ratures, corrections et notes marginales.
Pliure centrale sans gravité. Une coupure verticale sur le premier feuillet, sans manque de texte.
Amusant projet cinématographique raillant l'impitoyable monde des maisons de disques alors que Boris Vian fait la connaissance de Jacques Canetti qui lui ouvrira les portes de Polydor (qui deviendra Philips).
La seconde page présente quelques lignes exposant le synopsis du projet : « Deux maisons de disques rivales se trouvent enlisées dans une guerre de concurrence acharnée. Chacune attend pour agir de savoir ce que prépare l'autre […] » Boris Vian semble avoir une idée bien précise de l'ambiance du film, indiquant déjà des détails techniques d'importance : « Début du film en bistre (historique) […] arbre découpé (voix des chênes) […] ou à la guillotine (ombre dans la cour) […] côté cinémassacre-ballet Hitchcock dans l'action ». Il a également une idée assez arrêtée des les acteurs choisis pour interpréter les différents personnages : « [Jacques] Dufilho, [Hubert] Deschamps […] Personnage de Georges Cravenne (Y.[ves] Robert ou Darry Cowl », bien qu'il ne semble pas encore décidé pour l'interprète du « personnage de Barclay ». Fidèle à son humour, il imagine ponctuer l'intrigue de « sketches de démonstration », d'une « parodie du ballet M.G.M. » ou encore de « sketches satiriques venant couper le burlesque ». La part belle est, compte tenu du sujet, faite à la musique et plus précisément au rock'n'roll : « Un seul orchestre spécialisé dans le rock, et chacune des deux maisons essaie de se l'approprier […] Rock et Roll sont associés ». Influencé par les maîtres de la science-fiction américaine d'après-guerre qu'il admire, Vian introduit dans ce scénario des éléments propres au genre de l'anticipation ; les « Maisons de disques s'espionnent à coup de téléviseurs perfectionnés » et il y a même des « Martiens ». L'écriture rapide et les ajouts marginaux de ce manuscrit témoignent de la vivacité de Boris Vian, infatigable travailleur à l'imagination prolifique. Dans son langage non-conformiste, il multiplie les idées sur le papier : « il faut moderniser notre organisation. On fait défiler les mecs et on les abat à coup de presse-papier quand ils sont trop vieux […] chacun des maisons pousse au cul son grand docteur ».
Comme le souligne Noël Arnaud dans ses Vies parallèles de Boris Vian, « Boris Vian s'est (…) intéressé au cinéma de manière active, et à plusieurs reprises. Il a composé des scénarios (certains ont même été tournés), il est apparu comme acteur dans différents films et il a écrit des commentaires de courts métrages. » Un documentaire intitulé Le Cinéma de Boris Vian, sorti en 2010, relate la passion de Boris Vian pour le cinéma et sa collaboration avec le réalisateur Pierre Kast qui disait de son ami : « J'aimerais beaucoup – c'est un des plus grands regrets de ma vie – j'aimerais beaucoup entrer dans une salle de projection, avec un bon fauteuil et plusieurs dizaines d'heures devant moi, et regarder les vingt films que Boris rêvait de faire. » (Pierre Boiron, Pierre Kast 1985). Ironie du sort, c'est dans un fauteuil de cinéma que Boris s'éteindra…devant l'adaptation qu'il exécrait de son roman J'irai cracher sur vos tombes.
Provenance : Fondation Vian

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