Lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à Henry Leyret, datée de sa main du 16 mars 1898. Une page à l'encre noire sur un bifeuillet.
Traces de pli horizontal et vertical, inhérentes à l'envoi.
Publiée dans sa Correspondance, éd. Bard H. Bakker, Colette Becker, octobre 1897-septembre 1899, p. 174.
Esthétique missive de Zola, "très désireux de causer" avec son confrère le journaliste dreyfusard Henry Leyret, deux mois après la publication de « J'accuse ! ».
Son correspondant Henry Leyret mena lui-même, dans les pages de L'Aurore, un combat couronné de succès contre les injustes condamnations au bagne infligées aux anarchistes. Quelques semaines après cette lettre d'invitation, Leyret s'implique directement dans l'engagement dreyfusard du journal en signant un important article sur les grands principes de la Ligue des Droits de l'Homme nouvellement créée, le 10 avril 1898. Cette même année, il rassemble la correspondance d'Esterhazy, pour servir à la postérité : « Qu'ils lisent maintenant les Lettres d'un coupable, qu'ils les lisent à leurs femmes, à leurs fils... Ah ! je les défie bien de ne pas s'indigner, de ne pas surprendre dans les yeux de leurs auditeurs un éclair de colère, une expression de dégoût, et de ne pas s'écrier : 'Non ! cet acquitté n'est pas un innocent !' ».
Beau témoignage d'amitié entre deux défenseurs de la justice, en plein coeur de l'Affaire Dreyfus.