George SAND
Le marquis de Villemer
Michel Lévy frères, Paris 1864, 14,5x23cm, relié.
Michel Lévy frères | Paris 1864 | 14.5 x 23 cm | bound
First edition of the theatrical adaptation.
Bound in half red shagreen, spine in four compartments set with gilt stipples adorned with double gilt spine panels, marbled paper plates, marbled endpapers, contemporary binding.
Precious handwritten presentation signed by George Sand: “à monsieur Huart en lui demandant pardon de tout le mal que je lui donne.” “To Mr Huart asking for his forgiveness for all the harm I am causing him.”
“Le 1er mars 1864, en effet, se déroule l'événement théâtral de l'année : la première du Marquis de Villemer. L'Odéon, gardé par des cordons de police, est pris d'assaut par les étudiants qui campent sur la place depuis dix heures du matin. Dans la salle, les trépignements, les hurlements, les applaudissement interrompent les acteurs. La claque est débordée. On a refusé 3 000 à 4 000 personnes faute de place. La famille impériale applaudit, l'empereur pleure ouvertement, Flaubert est en larmes, le Prince Napoléon hurle son enthousiasme. C'est un triomphe. Deux cents personnes entourent George et l'embrassent au foyer. Les étudiants l'escortent jusqu'à son domicile aux cris de “Vive George Sand ! Vive Mademoiselle La Quintinie ! à bas les cléricaux !” La police disperse la manifestation dans la nuit. Ces démonstrations anticléricales sont d'autant plus étonnantes que rien dans la pièce n'y fait allusion. Il s'agit d'un mélodrame, très réussi, dans lequel l'amour triomphe des préjugés sociaux. Le premier acte qui a bénéficié de l'esprit de Dumas fils est brillant. La pièce met en scène deux frères dont l'un, très proche de sa mère, introverti et sérieux, refuse de se marier... Il finira par épouser la dame de compagnie, une jeune femme vertueuse et droite. L'autre, un libertin sympathique et spirituel de quarante ans, se mariera avec une héritière tout juste sortie du couvent. Le rythme est enlevé, les caractères bien dessinés. La pièce jouit de l'aura de George Sand. Le succès se reproduit tous les jours. Les recettes sont fabuleuses. Le Quartier latin est méconnaissable. Les ruelles autour de l'Odéon, bien éloigné des grands boulevards élégants, sont obstruées par les équipages de luxe. Les belles dames font la queue dès le matin à la location. L'Odéon, ce théâtre “sale, froid, loin de tout, désert, misérable” (Lettre à Maurice et Lina Dudevant-Sand, 5 mars 1864), est illuminé tous les soirs.” “On 1 March 1864, the theatrical event of the year took place: the premiere of Le Marquis de Villemer. The Odeon, guarded by a police cordon, is stormed by students who have been camping on-site since ten o'clock in the morning. In the hall, the feet stamping, the yelling and the clapping interrupts the actors. The claque is overshadowed. Between 3,000 and 4,000 people were refused for lack of space. The Imperial family applauds, the Emperor weeps openly, Flaubert is in tears, Prince Napoleon howls with enthusiasm. It is a triumph. Two hundred people surround George and kiss him in the foyer. The students escort him home with shouts of “Long live George Sand! Long live Mademoiselle La Quintinie! Down with the clerical!” The police break up the demonstration throughout the night. These anticlerical demonstrations are all the more surprising since nothing in the play alludes to them. It is a very successful melodrama in which love triumphs over social prejudices. The first act, which has benefited from Dumas fils' mind is superb. The play features two brothers, one of whom, who is very close to his mother, introverted and serious, refuses to be married... He will end up marrying the lady in wating, a young virtuous and upright woman. The other, a forty year old sympathetic and spiritual libertine, will marry an heiress who has just left the convent. The rhythm is lively, the characters well drawn. The play has the aura of George Sand. The success is repeated every day. The takings are fabulous. The Latin Quarter is unrecognisable. The alleyways around the Odeon, far from the grand, elegant boulevards, are full of luxury costumes. Beautiful women queue from morning to rent them. The Odeon, this “dirty, cold, far away from everything, deserted, miserable” theatre (Letter to Maurice and Lina Dudevant-Sand, 5 March 1864), is lit up every evening.” (Evelyne Bloch-Dano, Le Dernier Amour de George Sand, 2010)
Provenance: from the Grandsire library with its ex-libris.
3 800 €
Réf : 71862
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