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Pierre LOUYS Lettre autographe signée adressée à Georges Louis

Pierre LOUYS

Lettre autographe signée adressée à Georges Louis

Paris 15 mai 1916, 11x16cm, 6 pages sur un double feuillet et un feuillet simple.


Lettre autographe de Pierre Louÿs signée de son initiale, adressée à Georges Louis. Six pages rédigées à l'encre violette sur un double feuillet et un feuillet simple. Pliures centrales inhérentes à l'envoi.
Très belle lettre adressée à son frère Georges Louis avec qui Pierre Louÿs entretint une très intime relation et qu'il considéra comme son propre père. 
La question de la réelle identité du père de Pierre Louÿs fascine aujourd'hui encore les biographes : « Son père, Pierre Philippe Louis, [...] avait épousé en 1842 Jeanne Constance Blanchin, qui mourut dix ans plus tard après lui avoir donné deux enfants, Lucie et Georges. En 1855, il se remaria avec Claire Céline Maldan, et de cette union naquit, en 1857, un fils, Paul ; puis, en 1870, notre écrivain, qui reçut les prénoms de Pierre Félix. Cette naissance tardive, les différences de caractère entre le père et le fils, la désaffection du premier à l'égard du second, la profonde intimité qui régna toujours entre Louÿs et son frère Georges, tout cela a fait soupçonner à certains biographes et critiques que ce dernier était en réalité le père de l'écrivain. La relation exceptionnellement intime et constante que Pierre et Georges maintinrent entre eux toute leur vie, pourrait être un argument en ce sens. Bien entendu, on n'a point découvert de preuve irréfutable, et on n'en découvrira sans doute jamais. Il n'empêche que certaines lettres [...] sont assez troublantes. En 1895, par exemple, Louÿs écrit gravement à son frère qu'il connaît la réponse à « la question la plus poignante » qu'il puisse lui poser, question qu'il a « depuis dix ans sur les lèvres ». L'année suivante, en plein triomphe d'Aphrodite, il remercie Georges avec effusion et termine sa lettre par cette phrase : « Pas un de mes amis n'a un PERE qui soit pour lui comme tu es pour moi. » Arguant de l'étroite intimité de Georges et de Claire Céline durant l'année 1870, et de la jalousie que le père ne cessa de montrer vis-à-vis de son fils cadet, Claude Farrère n'a pas hésité à conclure en faveur de Georges Louis. Et que penser de cette dédicace de Louÿs à son frère sur un japon de l'originale de Pausole : Pour Georges, son fils aîné / Pierre. » (Jean-Paul Goujon, Pierre Louÿs)
Véritable réflexion sur la littérature et le choix des mots, cette lettre a été rédigée alors que Pierre Louÿs travaille à un ouvrage qui paraîtra l'année suivante : Poëtique.
« Louÿs décide [...] d'écrire une Poëtique qui sera comme le testament de son œuvre en même temps qu'un message aux jeunes écrivains. Depuis toujours, il avait réfléchi sur l'art poétique et accumulé des dizaines de notes, tant sur les poètes que sur la poésie elle-même. » (Ibid.) Réfléchir à l'art poétique, c'est justement ce qu'il fait dans cette belle lettre : « A propos de la négation, je me suis demandé pourquoi le principe que j'ai essayé de poser (nuance, ruse ou erreur) n'était pas classique. Je crois que la réponse est : Chimène. - On prend texte du mot pour enseigner aux lycéens que la négation est une force de plus. - Ex. « Je ne te hais point » plus expressif que « Je t'aime ». Mais non. Rodrigue vient de dire : « Votre haine ». C'est Rodrigue qui imprime l'image. La réponse « Je ne te hais point » est le passage de l'ombre à la lumière : c'est dire la nuance. [...] C'est terriblement délicat d'écrire « ne pas ». »
Alors dans une période de grand trouble et d'isolement, le poète est touché du soutien de Paul Valéry : « L'autre jour j'avais écrit à Valéry une longue lettre, à propos de ma « Poëtique ». - Il m'a répondu tout de suite, une lettre où il commençait par me remercier de tout ce qu'il avait senti d'affectueux pour lui dans le fait même que j'avais passé une partie de ma soirée avec lui sans qu'il fût là. Je lui réponds à mon tour - autant que je m'en souviens - « C'est si rare les amis qui soupçonnent l'affection sous quelque chose. Il n'y a guère que deux sortes de gens : ceux qui ne soulèvent pas la pierre parce qu'ils sont certains qu'il n'y a rien en dessous, et ceux qui ne soulèvent pas la pierre parce qu'ils sont certains d'y trouver un cloporte. » Je crois que c'est vrai n'est-ce pas ? »
 

[English description on demand]

1 200 €

Réf : 77521

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