VOLTAIRE
MOREAU LE JEUNE
Oeuvres complètes
Imprimerie de la Société Littéraire-Typographique, s.l. [Kehl] 1784-1789, 70 vol. in-8 (14,5x22,5cm), relié.
Edition dite « de Kehl », la plus fameuse des éditions des œuvres de Voltaire, en grand papier et illustrée de figures. Elle a été tirée sur cinq papiers différents et seuls les tirages sur grand papier possèdent les gravures, ce sont naturellement les exemplaires les plus recherchés et les plus rares.
Cette édition est richement illustrée de 125 planches gravées à l'eau-forte :
- 18 portraits dont 3 de Voltaire dont un portrait frontispice de N. de Largillière gravé par P. Alex. Tardieu, un autre dessiné par De la Tour en 1731 et gravé par P. G. Langlois en 1784 et au dernier volume un dessiné d'après le buste de Houdon par Moreau le Jeune et gravé par P. Alex. Tardieu en 1784, un de Frédéric Guillaume prince de Prusse gravé par Dambrun d'après Moreau le Jeune, un de Henri IV par Pourbus gravé par Tardieu, un de Charles VII gravé d'après l'original du Cabinet du Roi par Mavieri, un autre d'Agnès Sorel dessinée par Moreau le Jeune d'après l'original du Cabinet du Roi et gravé par Mavieri, suivi du Comte de Dunois gravé d'après l'original du Cabinet du Roi par J. B. Fosseyeux en 1789, un de Jeanne d'Arc gravé par Beisson, un de Louis XIV dessiné par Moreau Le Jeune d'après C. Le Brun gravé par J. B. Fosseyeux, un de Louis XV gravé par J. B. Fosseyeux d'après L. M. Van Loo, un de Charles XII gravé par P. Alex. Tardieu daté de 1785 d'après l'original du Cabinet du Roi, un de Pierre Ier gravé en 1783 par P. G. Langlois d'après la peinture d'après nature de L. Caravaque daté de 1716, un de Madame du Châtelet d'après Marie Anne Loir et gravé par P. G. Langlois, un du comte d'Argental d'après J. Defraine et gravé par J. B. Fosseyeux, un de Frédéric II de Prusse peint d'après nature par Van Loo et gravé par P. G. Langlois, un de Catherine II de Russie gravé par J. B. Fosseyeux, et un de d'Alembert d'après De La Tour gravé par N. F. Maviez. Bengesco cite 2 autres portraits de Voltaire mais que l'on voit que très rarement.
- 92 gravures par Moreau le Jeune dont 44 figures pour le Théâtre (gravées par Lingée, Simonet, de Launay, Trière, Halbou, Duclos, Romanet, Dambrun, de Longueil, Delignon, Le Mire, Le Veau), 10 pour La Henriade (gravées par Masquelier, Delignon, Dambrun, Patas, Gutemberg, Helman, Simonet, Duclos, Romanet), 20 pour La Pucelle (gravées par Simonet, Dambrun, Halbou, Baquoy, Trière, Delignon, de Longueil, Croutelle et Duclos), 4 pour les Contes en vers (gravées par Langlois, Duclos, Delignon et Le Veau) et 14 pour les Romans (gravées par Trière, Duclos, de Longueil, Dambrun, Baquoy, Delignon, Simonet, Langlois et Halbou).
- 1 carte gravée dans le tome 24.
- 14 planches scientifiques dans le tome 31.
Notre exemplaire est incomplet d'une des planches dans le volume de la Pucelle selon Bengesco (IV, n°2142), qui annonce 21 gravures par Moreau Le Jeune dans le tome XI dont une gravée par Lingée qui est celle absente ici. Bengesco annonce aussi deux autres figures rarement présentes, un portrait de Vertot et un tableau des Oeuvres. La page de titre au volume 59 est également manquante ainsi qu'une page de faux-titre au volume 60. La page de titre au volume 60 ne correspond pas à la tomaison attendue, une bande de papier couvre l'annonce du volume 25.
Reliures d'époque uniformes en basane fauve marbrée, dos lisses ornés de roulettes, de fleurons centraux à rosace et de petits fers d'encadrement dorés, pièce de tomaison avec le nom de l'auteur de maroquin rouge et pièce de titre de maroquin havane, double filet d'encadrement aux plats, double filet doré sur les coupes, gardes de papier marbré, quelques frottements sur les dos avec petits manques en coiffes, mors abîmés, quelques manques en coins et en coupes, épidermures aux plats et dos, quelques trous de vers dans la reliure sans atteinte aux feuillets (sauf au volume 7, p.415-42). Rares annotations marginales au crayon et à l'encre noire, bleue ou rouge (dans les volumes 5, 7, 11, 21 et 22).
L'édition de Kehl vit le jour en 1777, lors d'une visite de Panckoucke à Ferney, durant laquelle ce dernier obtint l'autorisation de Voltaire qui travaillera à ses côtés deux ans avant de mourir. Panckoucke, dont les moyens politiques et logistiques sont insuffisants, cède les droits à Beaumarchais, lequel mit en œuvre des moyens considérables : achat des caractères de Baskerville, mise en place de souscriptions et d'une loterie, annexion du fort de Kehl (loué vingt ans pour l'occasion !), achat d'une dizaine de presses...
L'édition de cette grande œuvre ruinera Beaumarchais qui écrivit néanmoins : « l'Europe sera satisfaite et moi j'aurai perdu 600 000 livres [...] depuis cinq ans. J'ai eu l'audacieux courage de tenir parole à l'Europe ».
Bel exemplaire en reliure uniforme d'époque.
[English description on demand]