Friedrich NIETZSCHE
Zur Genealogie der Moral. Eine Streitschrift [Généalogie de la morale] [avec] Götzen-Dämmerung oder Wie man mit dem Hammer philosophirt [Crépuscule des idoles]
C. G. Naumann, Leipzig 1887 et 1889, 14x22cm, 2 volumes reliés en 1.
| Le flamboyant Crépuscule de Nietzsche |
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Édition originale pour les deux textes.
Reliure en demi-veau glacé marron à coins, dos à cinq nerfs serti de guirlandes dorées et orné de doubles filets à froid ainsi que de motifs floraux dorés, roulettes dorées en tête et queue, plats de papier à la cuve, gardes et contreplats de papier feuilles d'acanthes stylisées, tranches marbrées, reliure de l'époque. Mors, coiffes et coins habilement restaurés.
Exceptionnelle réunion de ces deux grands textes nietzschéens, les derniers qu'il écrivit avant de sombrer dans la folie.***
La
Généalogie de la morale, rédigée à Sils-Maria durant l'été 1887, fut imprimée à compte d'auteur à seulement 600 exemplaires, immédiatement après l'échec de
Par-delà le bien et le mal : « tout le monde s'est plaint du fait qu'on « ne me comprend pas », et les quelque 100 exemplaires vendus m'ont fait comprendre de façon bien tangible qu'on « ne me comprend pas » (lettre de Nietzsche à Heinrich Köselitz, 18 juillet 1887). La mention au dos de la page de titre de la
Généalogie (« ajouté à
Par-delà le Bien et le Mal », publié dernièrement, pour le compléter et l'éclairer ») témoigne de cette volonté d'éclaircissement. Les ventes de cet « écrit polémique » – tel est le sous-titre choisi par le penseur – ne remporteront pas le succès escompté : William Schaberg (
The Nietzsche Canon) révèle que seulement 203 commandes de l'ouvrage ont été enregistrées deux mois après sa parution ; ce qui n'empêchera pas Nietzsche de commander à Naumann un second tirage de 1 000 exemplaires en octobre 1891.
Longtemps considérée comme un simple addendum, la
Généalogie ne sera redécouverte que récemment par le monde universitaire, devenant une œuvre à part entière, aujourd'hui considérée comme
l'une des plus importantes de la pensée morale.
Le 7 septembre 1888, Nietzsche adresse un nouveau manuscrit à Naumann :
« Très Honoré Monsieur l'Éditeur, [...] Vous pensez certainement que nous en avons fini avec les impressions : mais voici ! Justement le manuscrit le plus propre que je vous ai jamais envoyé. [...] Son titre est :
Loisir d'un psychologue. » L'éditeur lipsien démarre immédiatement l'impression de cette nouvelle œuvre dont le titre deviendra, sous l'impulsion de Peter Gast,
Crépuscule des idoles, pied de nez à peine dissimulé au
Crépuscule des dieux de Wagner, avec qui Nietzsche s'était brouillé dix ans plus tôt. Habitué à presser son éditeur, le philosophe lui demande cette fois de temporiser l'impression déjà entamée : il lui adresse entre temps l'important chapitre intitulé « Ce que les Allemands sont en train de perdre » ainsi que les aphorismes 32 à 43 des « Flâneries inactuelles ». La version finale se constituera d'un avant-propos, de dix chapitres et d'un extrait d'
Ainsi parlait Zarathoustra (« Le marteau parle »). Le premier chapitre, intitulé « Maximes et traits » (« Sprüche und Pfeile »), contient 44 aphorismes, dont les mythiques :
« Ce qui ne me tue pas me rend plus fort » ou encore
« Sans la musique, la vie serait une erreur ».
L'ouvrage – imprimé à 1000 exemplaires – ne paraîtra qu'en janvier 1889 alors que Nietzsche, à Turin, vient de sombrer dans la folie.
10 000 €
Réf : 83485
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