Alfons MUCHA
"Salomé" - Lithographie originale sur Japon - L'Estampe Moderne
Imprimerie Champenois pour CH. Masson & H. Piazza, Paris s.d. (Juin 1897), sujet : 23,5x33cm, planche : 40,8x55cm, une feuille et une serpente.
Rare lithographie originale en couleurs réhaussée à l'or, exécutée par Alphons Mucha pour L'Estampe Moderne, série numéro 2 publiée en juin 1897.
Une des 50 épreuves de grand luxe tirées sur Japon à grandes marges
, signature de l'artiste dans la planche, timbre à sec de l'éditeur représentant un profil d'enfant en marge inférieure, tampon numéroté du tirage de luxe au dos, petite insolation en marge supérieure de l'épreuve ; gravure précédée d'une serpente légendée du nom de l'artiste, du titre et d'une présentation de d'oeuvre et d'une serpente vierge.
Magnifique publication mensuelle française éditée entre mai 1897 et avril 1899,
L'Estampe moderne se constitue de chromolithographies inédites qui, contrairement à d'autres revues comme
Les Maîtres de l'Affiche et tel qu'il est stipulé sur les serpentes, ont été réalisées spécialement par chaque artiste pour la revue. Ce sont ainsi 100 estampes qui paraissent au total, couvrant les courants artistiques majeurs de la fin du XIXème siècle : Symbolisme, Art Nouveau, Préraphaélites, Orientalistes et Belle Epoque. Chaque livraison de quatre estampes est tirée à 2000 exemplaires vendus 3,50F et 100 sur papier Japon proposés à 10F. Henri Piazza prévoit également un tirage confidentiel de très grand luxe : 50 exemplaires sur Japon à grandes marges et 50 en noir sur Chine au prix considérable de 30F.
Cette estampe d'un beau format est superbement imprimée en couleurs sur le plus prestigieux des papiers : le Japon. Epais, soyeux, satiné et nacré, il contribue à faire de chaque page une œuvre à part entière. Sa qualité d'absorption de l'encre et son affinité avec les couleurs en font également le support idéal de ces très belles lithographies.
L'intérêt des collectionneurs français pour les affiches artistiques s'amplifie au début des années 1890. Octave Uzanne, pour qualifier cette fièvre invente le terme d'« affichomanie ». L'affiche, à l'origine populaire et placardée dans les rues de la capitale, devient alors objet d'art et son support éphémère se fait précieux et voué à la conservation.
Piazza décide de soustraire l'affiche à sa vocation publicitaire et de l'élever au rang d'œuvre d'art à part entière au même titre que le livre illustré de luxe. Il compose ainsi une collection prestigieuse d'œuvres entièrement originales, par les artistes européens les plus en vue du moment : Georges de Feure, Eugène Grasset, Henri Detouche, Emile Berchmans, Louis Rhead, Gaston de Latenay, Lucien Lévy-Dhurmer, Gustave-Max Stevens, Charles Doudelet, Hans Christiansen, Henri Fantin-Latour, Steinlen, Ibels, Engels, Willette, Henri Meunier, Evenepoël, Bellery-Desfontaines, Charles Léandre, etc.
L'éditeur intègre également à son projet un artiste tchèque fraîchement débarqué à Paris, Alfons Mucha « qui s'est révélé depuis peu en France et qui a conquis d'emblée une si grande place dans la faveur du public. Comme dans ses affiches, que tout le monde connaît et recherche, il nous montre ici les ressources variées de son talent multiple et sûr de dessinateur, de décorateur et de coloriste. » (légende imprimée sur la serpente de Salomé). C'est d'ailleurs à lui que seront confiées les deux premières primes de la revue, offertes « à tous les souscripteurs des douze livraisons annuelles de
L'Estampe moderne » ainsi que la célèbre illustration des couvertures.
Très belle planche signée du maître de l'Art nouveau.
5 000 €
Réf : 73918
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