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Pierre LOUYS Lettre autographe signée adressée à Georges Louis : "Il est excellent, le projet d'ouvrir le Panthéon aux héros qui ont tout offert à la Patrie, jusqu'à perdre leur nom pour elle."

Pierre LOUYS

Lettre autographe signée adressée à Georges Louis : "Il est excellent, le projet d'ouvrir le Panthéon aux héros qui ont tout offert à la Patrie, jusqu'à perdre leur nom pour elle."

Paris s.d. (novembre 1920), 13,5x18cm, 4 pages sur 4 feuillets.


Lettre autographe signée de Pierre Louÿs, adressée à Georges Louis. Quatre pages rédigées à l'encre bleue sur quatre feuillets. 
Belle lettre adressée à son frère Georges Louis avec qui Pierre Louÿs entretint une très intime relation et qu'il considéra comme son propre père. 
La question de la réelle identité du père de Pierre Louÿs fascine aujourd'hui encore les biographes : « Son père, Pierre Philippe Louis, [...] avait épousé en 1842 Jeanne Constance Blanchin, qui mourut dix ans plus tard après lui avoir donné deux enfants, Lucie et Georges. En 1855, il se remaria avec Claire Céline Maldan, et de cette union naquit, en 1857, un fils, Paul ; puis, en 1870, notre écrivain, qui reçut les prénoms de Pierre Félix. Cette naissance tardive, les différences de caractère entre le père et le fils, la désaffection du premier à l'égard du second, la profonde intimité qui régna toujours entre Louÿs et son frère Georges, tout cela a fait soupçonner à certains biographes et critiques que ce dernier était en réalité le père de l'écrivain. La relation exceptionnellement intime et constante que Pierre et Georges maintinrent entre eux toute leur vie, pourrait être un argument en ce sens. Bien entendu, on n'a point découvert de preuve irréfutable, et on n'en découvrira sans doute jamais. Il n'empêche que certaines lettres [...] sont assez troublantes. En 1895, par exemple, Louÿs écrit gravement à son frère qu'il connaît la réponse à « la question la plus poignante » qu'il puisse lui poser, question qu'il a « depuis dix ans sur les lèvres ». L'année suivante, en plein triomphe d'Aphrodite, il remercie Georges avec effusion et termine sa lettre par cette phrase : « Pas un de mes amis n'a un PERE qui soit pour lui comme tu es pour moi. » Arguant de l'étroite intimité de Georges et de Claire Céline durant l'année 1870, et de la jalousie que le père ne cessa de montrer vis-à-vis de son fils cadet, Claude Farrère n'a pas hésité à conclure en faveur de Georges Louis. Et que penser de cette dédicace de Louÿs à son frère sur un japon de l'originale de Pausole : Pour Georges, son fils aîné / Pierre. » (Jean-Paul Goujon, Pierre Louÿs)
Cette lettre a été écrite après la Première guerre mondiale : « Il est excellent, le projet d'ouvrir le Panthéon aux héros qui ont tout offert à la Patrie, jusqu'à perdre leur nom pour elle. Et ce serait, pour l'archevêché de Paris, une occasion inespérée de rendre spontanément à nos grands morts de la crypte les respects que lui seul au monde leur dénie. Il réparerait ainsi une erreur qui a trop duré pour sa gloire. Les cimetières sont désaffectés. Aucune raison théologique ne peut leur attribuer un caractère plus religieux qu'au souterrain d'un monument surmonté d'une croix colossale et sanctifié par des cendres. » En effet, en novembre 1920, Charles Dumont, le rapporteur général du budget, exprime sa volonté de faire entrer le soldat inconnu au Panthéon. Finalement, seule la cérémonie y aura lieu et les restes du plus célèbre des combattants demeureront, comme chacun sait, sous l'Arc de Triomphe. L'unique poilu à rejoindre le Panthéon, Maurice Genevoix, n'y entrera que cent ans plus tard, le 11 novembre 2020.
Louÿs achève sa lettre sur un très bel hommage à l'écrivain qu'il admire depuis toujours : « On est mal avisé d'interdire aux fidèles un tel pèlerinage. Ils le font. Pour l'immense humanité, la terre où s'est couché le cadavre de Hugo est terre sainte. »

 

[Deutsche Bezeichnung auf Anfrage]

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Réf : 78161

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