Antoine GALLAND
Les mille & une nuit, contes arabes
Par La Compagnie des libraires, à Paris 1726, In-12 (9,5x16,5cm), (20) 461pp. et (16) 464pp. et (14) 557pp. et (2) 501pp. et (4) 552pp. et (4) 548pp. (5), 6 tomes en 6 volumes reliés.
Nouvelle édition. Une des premières éditions collectives en 6 volumes, avec la faute à "nuit", sans "s".
Exemplaire aux armes à froid frappées sur les plats non identifiées, à l'épée d'argent, en pal la pointe en haut, coiffée d'une couronne de laurier ; couronne ducale surplombant le tout.
Reliure en pleine basane brune d'époque. Dos à nerfs orné. Pièce de titre et de tomaison en maroquin rouge. Manque en tête des tomes II et III ; coiffe du tome VI élimée. Un manque en queue du tome II ; queue du tome V en partie arrachée. Nombreux coins émoussés. Frottements en coiffes, sur les nerfs, plats. Traces de mouillures sur les 25 premieres pages du tome III et sur les derniers feuillets. Un manque à la page 181 en marge , sans atteinte au texte. Des petites déchirures en marge de certains feuillets. Bon ensemble.
L'histoire et la chronologie des premières éditions des
Mille et une nuits est assez complexe et nécessite d'être retracée. Les 12 volumes composant l'édition originale parurent de 1704 à 1717. La veuve de Claude Barbin publia en 1704 les 6 premiers volumes que Galland avait traduits au château de Magny, et un septième volume en 1706. Le volume 9, bien qu'édité par la veuve de Claude Barbin porte l'adresse : "En la Boutique de Claude Barbin, Chez la Veuve Ricoeur" ; l'éditeur ayant inséré à son insu dans ce volume deux contes turcs par Petis de la Croix, Galland choisit de quitter la librairie Barbin pour un autre éditeur, et les volumes 9 et 10 parurent en 1712 chez Florentin Delaulne, ainsi que les volumes 11 et 12 en 1717 ; le privilège fut partagé avec Antoine Briasson à Lyon qui publia ces volumes à la même date.
C'est à la fin du XVIIe qu'un diplomate en poste à Constantinople demande à son secrétaire Antoine Galland de collecter des informations sur l'empire Ottoman. En 1701 des amis d'Alep envoient à Galland un épais manuscrit pour le distraire, il s'agit du premier tome des
Mille et une nuits que celui-ci traduira brillamment. Le recueil dont dispose Galland s'arrête à la 282e nuit et pour compléter l'ensemble, Galland se rend soir après soir chez un de ses amis Syrien à Paris pour recueillir de sa bouche les contes manquants (ces contes se révèleront très proches des originaux, dont beaucoup ne figurent pas dans l'oeuvre originale des
Mille et une nuits). L'oeuvre eut en France un grand retentissement et donnera naissance à une grande vague d'orientalisme en France, dans les spectacles et la littérature ; ses personnages, tel Sinbad, acquereront rapidement une notoriété universelle. On sait depuis la fin du XIXe que ces contes ont une origine indienne, depuis qu'une étudiante américaine avait découvert un mystérieux manuscrit évoquant Shéhérazade et les
Mille et une nuits et qui remontait à 878.